L’intelligence des perroquets n’est plus à démontrer…
« Arrête de parler comme un perroquet », s’écrient parfois des parents agacés par un enfant répétant sans arrêt la même phrase. Et bien, cette remarque est en définitive caduque et n’a véritablement pas de sens. Car en effet, ceux qu’on appelle communément les »perroquets » sont classés en troisième position dans l’échelle de l’intelligence animale, derrière le singe et le dauphin ! Les perroquets sont, avec les mainates, les seuls animaux à pouvoir s’exprimer dans le même langage que les humains.
Dotés d’une mémoire exceptionnelle, ils peuvent assimiler entre 150 et 800 mots. Ils peuvent également distinguer forme, couleur et matière d’un objet et comprendre la notion du zéro. Ils usent d’outils et peuvent faire preuve de stratégies particulières pour s’alimenter et sont connus pour leurs relations sociales très poussées.
Lors des nombreux stages au contact des perroquets auxquels j’ai pu participer aux États-Unis, j’ai été plus d’une fois abasourdi.
« Animal social, pouvant vivre jusqu’à 60-80 ans, le perroquet est doté de capacités extraordinaires de communication et d’interaction avec l’homme », explique Georges Chapouthier, neurobiologiste au CNRS et philosophe.
S’il est équipé naturellement d’un organe de la phonation, le syrinx, il ne peut pour autant produire un langage articulé comme le singe et l’homme.
« La disposition anatomique du syrinx est identique chez le mâle et la femelle, pourtant sous l’effet des hormones androgènes (testostérone), la musculature du syrinx est plus développée chez le mâle, favorisant ainsi le chant » explique Suzy Liebaert-Guasch, présidente de l’Association Européenne du Perroquet – et qui m’a cédé il y a quelques années « Papouf et la Miss », mes deux adorables frère et soeur Perroquets Gris du Gabon.
Au contact des merveilleux animaux, on se rend compte que le perroquet apprend par observation, en regardant avec une délicate attention le comportement de l’être humains en train de parler par exemple. S’il répète, c’est à bon escient et pas bêtement…
Irène Pepperberg, neurochimiste à l’Université Brandeis (Massachusetts) et spécialiste de l’intelligence animale, a particulièrement étudié un Gris du Gabon, le plus doué des « perroquets parleurs ». Nommé Alex il est mort à l’âge de 31 ans. Entraîné, cet animal a manifesté un comportement élaboré, assez incroyable : il était capable de classer des objets selon la couleur, la forme et de compter jusqu’à 7 en ayant compris la notion de zéro.
De plus, Irène Pepperberg a mis en évidence un comportement assez fin du perroquet. Habitué à classer des objets avec brio, sans faute, il aurait eu un comportement totalement différent lors d’une démonstration devant de jeunes perroquets. En effet, il aurait alors multiplié erreurs et bêtises. Comme si, conscient de ses capacités, il cherchait à défendre sa dominance et induire en erreur ses congénères !
Si on peut dire qu’un perroquet parle, il ne s’agit cependant pas d’un langage selon les éthologistes. En effet, le langage est une construction faisant référence à un passé. Le perroquet utilise au mieux un embryon de langage, même s’il maîtrise entre 150 et 800 mots.
En revanche, le chimpanzé possède un proto-langage et l’abeille un langage encore plus rudimentaire doté de 2 ou 3 « mots » indiquant la source d’alimentation, la distance et l’orientation par rapport au soleil, comme l’a montré dans les années 1930-1950 l’éthologue Karl von Frisch, prix Nobel de physiologie/médecine en 1973.
Enfin, un perroquet ne parle pas forcément. « Le perroquet n’est pas une machine, explique Suzy Liebaert-Guasch. C’est un animal intelligent, émotionnel, capable de manifester un certain bonheur et de le transmettre. Un perroquet parle s’il veut, quand il veut, comme il veut. Un perroquet taiseux peut, après avoir changé de famille d’accueil, se mettre à parler. À l’inverse, un bavard peut devenir silencieux après un déménagement ».
Point de « Maître Corbeau sur un arbre perché » ce soir, mais plutôt, « Maître Papouf » (l’un de nos deux perroquets Gris du Gabon) perché sur une chaise du Salon de notre maison en train de surveiller non pas un renard mais notre (très) gentil Maine-Coon « Django »…
Je vous ai plusieurs fois parlé de Django, notre génial chat Maine-Coon, qui tient compagnie à notre tout aussi géniale « Minette ».
Et bien voici Django tranquillement installé sur la (grande) volière de nos perroquets Gris du Gabon « Papou » et « La Miss ». On pourrait penser qu’un fort antagonisme – quelque peu naturel – sépare nos deux chats de nos deux perroquets…Il n’en est rien ! Une relative proximité les caractérisent, sans jalousie caractérisée…
Un patient travail d’imprégnation est réalisé par mon épouse Charlotte et moi-même, comme nous le faisons pour chacun des animaux du Relais du Vert Bois.
« Un Perroquet, ça change la vie… »
Décider de partager la vie d’un couple de perroquets Gris du Gabon comme « Papouf » et « La Miss » n’est pas anodin et doit faire l’objet d’une sérieuse réflexion. C’est en effet prendre une très grande responsabilité…et pour très longtemps, si l’on tient compte d’une espérance de vie pouvant aller jusqu’à 60 voire 80 ans !
Sachez que l’arrivée d’un perroquet dans une maison bouleverse toutes les habitudes….il faut lui consacrer beaucoup de temps, faire preuve d’une infinie patience et de beaucoup de psychologie.
Bien trop de perroquets sont malheureux parce que leurs propriétaires ne leur prêtent pas l’attention qu’ils méritent ou ne leur prodiguent pas les soins qui leurs sont nécessaires.
La faculté de parler n’est pas la seule qualité du perroquet : il est avant tout un petit être extrêmement sensible, à la personnalité presque plus complexe qu’un être humain dont il perçoit de manière très subtile toutes les émotions ! Selon l’espèce, les perroquets peuvent être espiègles, drôles, loquaces, malicieux et…incroyablement affectueux.
Il est aussi important de savoir que les perroquets, contrairement aux chiens, ne vont pas aimer quelqu’un simplement parce qu’il s’intéresse à eux ou leur donne à manger. Les raisons pour lesquelles un perroquet n’aime pas quelqu’un ne sont pas toujours claires, mais il est certain que si vous avez peur, il aura peur, si vous êtes en colère, il sera en colère. Autant vous dire que votre nature influencera celle de votre compagnon à plumes. Après toutes ces années passées avec mes perroquets, j’en ai appris autant sur eux que…sur moi !
Est-il nécessaire de rappeler que comme tous les animaux, les perroquets ne sont nullement un jouet ? Prenez le temps de beaucoup réfléchir avant d’acquérir un perroquet et de vous lancer dans une aventure qui ne sera merveilleuse qu’à une seule condition : vous devrez vous en donner quotidiennement les moyens !
Au fil des articles présentés dans notre blog, vous avez probablement constaté que l’environnement du Relais du Vert Bois apparaît comme une sorte de cocon tant pour l’homme que pour l’animal. Sachez pourtant qu’il n’y a point d’angélisme et que la vie ici ne se fait pas dans l’improvisation. Tant la quiétude que le bon état physique et psychologique de nos amis à poils et à plumes n’est pas un fait du hasard. Ils sont le fruit d’un très long processus, basé sur des années d’observation ici et ailleurs, sans oublier une remise en question permanente. La connaissance est absolument cruciale (vous seriez surpris de constater le nombre incroyable de livres et magazines tant en français qu’en anglais présents dans ma bibliothèque !) pour celui ou celle qui désire aller plus loin dans la relation homme-animal…
La vie d’apparence « tranquille » au Relais du Vert Bois est à ce prix !
Vous découvrirez au fil des prochains mois et avec plus de détails, la vie de nos perroquets, mais si d’ici là vous désirez en savoir un peu plus sur ces incroyables animaux, allez-donc faire un tour sur le site internet de Suzy Liebaert-Guasch qui parle avec autant de passion que de sincérité des perroquets et qui a fait naître Papouf et La Miss… Une « grande » dame dont l’énergie n’a d’égale que la détermination de bien faire.