LES ANIMAUX POUR NOUS PREVENIR DES CATASTROPHES NATURELLES…

Après chaque grande catastrophe naturelle, des témoignages relatent comment des animaux ont échappé à une mort certaine en se mettant à l’abri avant que les forces de la nature ne se déchaînent. Comment une telle chose est-elle possible ? Sont-ils avertis ou captent-ils quelque chose qui nous échappe ? Au-delà des cinq sens caractérisant l’être humain (goût, odorat, audition, vision et toucher), certaines personnes pensent que les animaux disposent d’un sixième sens…

Cinq jours avant le séisme qui anéantit Helas, en Grèce, en 373 avant notre ère, rats, serpents, belettes, vers et scarabées, quittèrent la ville en masse.

A Messine, en Italie, avant le séisme de 1783, les chiens hurlaient si follement que nul ne réussit à les faire taire.

Pendant la nuit qui précède le tremblement de terre de 1805 à Naples, on vit une multitude de sauterelles ramper à travers la ville en direction de la mer.

En mai 1902, en Martinique, la montagne Pelée s’apprête à entrer en éruption, ne laissant derrière elle que 2 survivants parmi les 30 000 habitants : Louis Cyparis, un chanceux prisonnier protégé par les murs épais de sa geôle, et Léon Compère, modeste cordonnier dont la maison était étonnamment bien abritée. Pourtant, tous les animaux ont fui les abords du volcan quelques jours avant.

Deux minutes avant le tremblement de terre de 1910, à Landsberg, en Allemagne, les abeilles abandonnèrent leurs ruches pour ne revenir qu’à la fin de l’alerte.

A Fréjus, le 9 décembre 1959 le barrage de Malpasset, construit en amont de la ville, cédera dans la soirée. À 21 h 13, tandis que certains habitants entendent « comme une sorte de grognement », un bruit assourdissant et des grincements de ferrailles, une vague viendra sous peu inonder la localité, emportant avec elle plus de 400 victimes. La totalité des chats avait déserté l’endroit, bien avant que n’advienne la catastrophe… La capacité auditive de l’homme varie de 20 et 20 000 Hz. Celle du félin peut percevoir une fréquence supérieure de 20 à 100 kHz…

Il est 0 h 58 au Sri-Lanka ce 26 décembre 2004. Un séisme dans l’océan Indien produit un terrible tsunami, qui va ravager l’île, pénétrant ses terres jusqu’à 3 kilomètres et recouvrant environ 300 hectares de terrain. Des vagues effrayantes balaient alors le paysage, faisant s’effondrer les immeubles et transformant chaque objet en projectile. Bilan : plus de 30 000 morts, près d’un million de sans-abri… Mais très peu de cadavres d’animaux sauvages. Et aucune trace des 200 éléphants du parc national de Yala, qui s’étaient mis en route il y a fort longtemps. Une prouesse réalisée grâce à leur capacité à détecter les infrasons émis par le déplacement des plaques continentales. En dessous de 20 Hz, et ce, à des centaines de kilomètres, les signaux qu’ils interceptent via leurs pattes remontent à leur cerveau…

On pourrait continuer la liste : le 4 mars 1977, en Roumanie, c’est une heure avant que la terre ne tremble que les poules et les vaches ont tenté de s’enfuir. En 1954, à Orléansville, en Algérie, c’est un jour avant que la cité ne soit détruite par un séisme que les animaux domestiques l’ont quittée. Des témoins affirment qu’une heure avant que la bombe atomique ne vienne ravager Hiroshima, des centaines de chiens se sont réunis pour aboyer à la mort. Même constatation à Messine, en Italie, où un tremblement de terre a secoué la ville en 1908.

Idem dans les océans : des fugues soudaines de saumons apeurés, des vagues de baleines échouées sur les plages, des requins qui désertent leur lieu de vie présagent un grand bouleversement.

Pour les scientifiques, il n’y a rien de mystérieux ni d’inexplicable à ce que les animaux sachent à l’avance qu’une catastrophe naturelle va avoir lieu.

Contrairement à l’homme qui s’est créé un environnement très sécurisé, les animaux vivent dans un milieu recelant mille menaces pour eux. Ils sont constamment en alerte pour ne pas se faire tuer par leurs ennemis, pour défendre leur territoire et leurs petits, pour échapper aux intempéries, trouver de la nourriture, etc.

Afin de survivre aux multiples dangers auxquels ils sont confrontés, les animaux ont développé à l’extrême leurs facultés de perception. Chez certaines espèces animales, c’est l’ouïe qui s’est spécialement affinée. Le spectre sonore qu’elles captent est fortement augmenté vers le haut ou vers le bas, leur permettant ainsi d’entendre « de loin » leur ennemi.

Les chauves-souris et les insectes, par exemple, perçoivent les ultra-sons qui sont inaudibles pour l’être humain. Or, les roches soumises à de fortes pressions, comme c’est le cas lorsqu’un tremblement de terre se prépare, émettent des sons de très haute fréquence. C’est certainement pour cette raison qu’au Sri Lanka, peu avant le séisme des témoins ont vu des milliers de chauves-souris quitter, en plein jour, le fond de la grotte où elles étaient réfugiées, alors que ces animaux ne sortent normalement que la nuit.

La perception des infra-sons est plutôt le propre des éléphants. Ceux du parc naturel de Yala mentionnés plus haut comme ayant échappé au tsunami ont probablement perçu les sons de basse fréquence émis par le déplacement des plaques continentales, leur permettant ainsi de se mettre à l’abri.
D’autres animaux, les serpents par exemple, sont très sensibles aux variations des champs magnétiques du sol. Ces derniers se modifient fortement dans les heures qui précèdent les séismes. Cela expliquerait que les serpents, ainsi avertis, sortent de leur trou avant les premières secousses pour éviter, comme cela a été observé à maintes reprises, d’être écrasés.

Il est d’observation courante que les poules, les oies et les pigeons, manifestent une très grande agitation avant les tremblements de terre. D’après certains chercheurs, cet affolement serait dû à la capacité de ces oiseaux à percevoir les émissions de gaz radioactifs, comme le radon, émissions qui ont lieu lorsque les couches de roches souterraines qui retiennent les gaz en profondeur, se fendillent et se déplacent peu avant que la terre ne tremble.
La finesse des perceptions des animaux est certainement une partie de l’explication du pourquoi de leur prescience du danger, mais elle n’explique pas tout.

Alors finalement, instinct, intelligence, ou « sixième sens » ?  Chacun peut avoir son interprétation. Selon moi, il n’y a pas un organe des sens, mais des organes des sens, et je suis convaincu que les animaux ont cette capacité à utiliser de manière très judicieuse l’ensemble de leurs organes des sens. Je ne pense pas que ce soit la vue, le toucher, le goût, l’odorat pris individuellement…

Mais bien que les animaux ont développé une interconnexion de tous ces sens que nous utilisons, nous êtres humains, de manière séparée. C’est, en tout cas, ce que démontre l’anatomie fine. Par cette notion d’interconnexions, je crois que l’animal a une perception beaucoup plus fine ou en tout cas qu’il l’utilise de manière plus importante que l’Homme.

 

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BÊTES DE SEXE

« Accessible à partir de 10 ans en raison de ses contenus explicites » : proposée depuis hier par le Palais de la Découverte de Paris, l’exposition « Bêtes de sexe » a été conçue et réalisée par le vénérable Museum d’histoire naturelle de Londres.

Déclinée en cinq séquences thématiques (La sexualité, une histoire ancienne – La reproduction, avec ou sans sexe – A la recherche du bon partenaire – Mais comment s’y prendre ? – Et l’homme dans tout ça ?), cette exposition originale invite le visiteur à découvrir les innombrables stratégies développées par la faune et la flore pour assurer sa descendance.

Saviez-vous par exemple que pour choisir un partenaire robuste – et donc bien lourd -, la femelle émeu autorise ses prétendants à s’asseoir sur elle avant l’accouplement ? Que les mâles scarabées de l’espèce dynaste Hercule (proportionnellement la plus forte du monde, capable de soulever 850 fois son poids), rivalisent entre eux avec leurs cornes comme le font les cervidés avec leurs bois ? Que la limace-banane abandonne parfois son pénis au cours de ses ébats amoureux, et poursuit alors sa vie sexuelle en tant que femelle ?

L’amour de la connaissance n’interdit pas les idées lestes. Et parler de sexualité s’en jamais rien montrer, cela finirait par devenir frustrant. Ils ont beau être figés dans leurs mouvements par la naturalisation, c’est donc un vrai plaisir que de rencontrer au hasard des travées des animaux en pleine action. Des lapins (c’est bien le moins), des hérissons (ouille !), mais aussi des renards,  étrangement collés par les fesses !

C’est aussi, c’est surtout un régal que de (re)découvrir les bijoux d’humour et de fantaisie que sont les petits films des séries « Green Porno » (lien ici) et « Seduce me » (liens ici), réalisés et interprétés depuis 2008 par Isabella Rossellinipour illustrer les mœurs sexuelles de certains animaux.  Huit ont été retenus pour l’exposition,  sur les dizaines qu’elle s’est ingéniée à inventer.

Quelle mouche a donc piqué l’icône de Lancôme pour qu’elle se lance dans des courts-métrages consacrés aux amours bestiales? «J’ai toujours été intéressée par le comportement animal. J’observe les oiseaux,  je retourne les pierres dans mon jardin pour regarder ce qui se cache dessous», répond l’actrice. Mais pourquoi le sexe? «Parce que tout le monde s’y intéresse». Elle la première. Déguisée dans de délicats costumes de papier, là en escargot – l’animal qui, dans sa coquille, porte l’anus au-dessus de la tête -, ici en araignée, en saumon ou en mante religieuse croqueuse de mâles, la fille de la sage Ingrid Bergman semble beaucoup s’amuser. Et elle nous en apprend de belles.

Sur les mœurs sexuelles du canard colvert par exemple – le film auquel va sans conteste ma préférence. L’histoire pourtant commence mal : alors que la plupart des oiseaux ne peuvent s’accoupler que par «baiser cloacal» avec une femelle consentante (enfin, présumée telle), le colvert possède un organe « d’intromission» en bonne et due forme, avec lequel il soumet la femelle à de véritables viols collectifs. Mais celle-ci possède une arme secrète, un vagin extraordinaire qui lui permet de choisir celui qui sera le père de ses enfants. Comment? Allez chercher la réponse en allant à l’exposition qui se tient à Paris jusqu’au 25 aout 2013.

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L’ESPOIR RENAÎT EN FRANCE POUR LE RETOUR DES SAUMONS MIGRATEURS

Comme le rappelait il y a peu le WWF, un saumon sauvage de près d’un mètre a été observé, le 3 mai 2012 dans l’échelle à migrateurs de la microcentrale de Roanne.

Ce poisson est le premier saumon à revenir dans la Loire amont depuis la construction du barrage EDF de Grangent – en 1957 – qui avait totalement bloqué ses migrations. L’installation, entre juillet 2010 et mars 2012, d’une microcentrale de 6 MW sur le barrage de navigation de Roanne a été accompagnée, conformément à la règlementation, de l’édification de deux échelles à migrateurs.

Quelques semaines après sa mise en route, le passage de ce premier poisson ouvre tous les espoirs de reconquête écologique de la Loire amont.

Un tel retour est, pour les acteurs impliqués depuis des décennies dans la protection de la Loire sauvage et de ses populations de migrateurs, une nouvelle extraordinaire. Il symbolise la capacité de notre pays, s’il s’en donne les moyens, à restaurer sa biodiversité.

Il illustre également le fait que, si nous restaurons la continuité écologique des fleuves, les migrateurs reviennent. Lorsque les acteurs coopèrent, il est possible de concilier production d’électricité renouvelable et retour des migrateurs, au fondement de la « Convention pour une hydroélectricité durable » signée dans le cadre du Grenelle de l’environnement.

A l’affiche de nombreux articles disponibles dans www.naturablog.comle dernier saumon de longue migration en Europe est le saumon atlantique (Salmo salar) de l’axe Loire-Allier. Il naît dans le Haut-Allier, seul affluent accessible du fait de l’absence de barrages, hormis celui de Poutès, bientôt effacé.

Après deux à trois années en eau douce, il rejoint l’Océan pour quelques années. Adulte, il retourne se reproduire dans les eaux de sa naissance. Cet animal magnifique a failli disparaître au début des années 90, avec la présence de trop de barrages : sur une population estimée à 100 000 individus au XVIII ème siècle, il ne subsistait qu’une centaine de poissons.

Le « Plan Loire Grandeur Nature », lancé en 1994, a permis l’effacement de divers barrages, la construction de passes, l’arrêt de la pêche, le soutien des populations avec le « Conservatoire National du Saumon Sauvage » de Chanteuges et donc de sortir le saumon de l’abîme. Cette année, 784 poissons ont déjà franchi la passe de Vichy.

Au moment où se précisent les menaces sur la Semène, une des rares rivières libres du département de la Loire, menacée par le projet de barrage des Plats, ce saumon nous invite à croire qu’il est possible de retrouver un équilibre trop longtemps négligé entre l’homme et les fleuves.

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UNE MER SANS POISSONS

On pille, on détruit, on pollue les océans, et c’est la mort des poissons. Les scientifiques et les ONG ont peur. Les uns publient livres et études, les autres tentent d’intercepter les navires-usines… Tous proposent des solutions pour sauver ce bien commun de l’humanité.

«Une mer sans poissons » est le titre anxiogène d’un livre (également disponible en format numérique) coécrit par Philippe Cury, chercheur à l’Institut de ­recherche pour le développement, à Marseille, et le journaliste Yves Miserey. Les deux auteurs démontrent précisément que la pêche contemporaine est prédatrice. Et avec l’amélioration des moyens technologiques, on est passé de l’exploitation à la surexploitation des océans, dont les trois quarts sont dans une situation critique.

En mer du Nord, 88 % des ressources marines subissent une pression trop forte. En 50 ans, les prises ont été multipliées par 5 : on est ainsi passé de 20 à 100 millions de tonnes annuelles. Philippe Cury parle de « véritable razzia ». On pêche trop mais aussi des espèces en voie de disparition, comme l’esturgeon, le grenadier, le requin. « Ça ne vous viendrait pas à l’esprit de manger du panda ? » lance-t-il, provocateur.

La pêche de l’empereur en eaux profondes, commencée au début des années 90, a été interdite en 2010. Extinction commerciale de l’espèce en 20 ans ! Claire Nouvian a créé l’association Bloom fin 2004. Elle milite contre la pêche en eaux profondes. La langue de bois, elle ne connaît pas. Elle lit toutes les études, voyage entre l’Asie, l’Europe et les Etats-Unis pour dénoncer « un océanocide ».

Sur la page d’accueil de son site, www.bloomassociation.org, une image : un nuage nucléaire en forme de champignon sous l’eau et à la surface, un énorme chalutier avec cette phrase : « La pêche en eaux profondes est une arme de destruction massive. » Sans compter que les poissons sont particulièrement pollués, bourrés de métaux lourds. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) déconseille leur consommation aux enfants de moins de 30 mois. Si c’est dangereux à 2 ans et demi, pourquoi pas à 3 ? C’est pourtant ce qu’on retrouve dans les assiettes des cantines : du hoki de Nouvelle-Zélande, à une époque où, soit dit en passant, il est de bon ton de respecter des cycles courts.

De même, la saumonette entre dans la composition de nombreux plats cuisinés. Un joli nom pour ce qui est en fait du requin, vendu également sous l’appellation « veau de mer » ! François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France, est pessimiste. « La taille des poissons a fortement diminué. On prélève beaucoup trop de juvéniles ou de reproducteurs. Et de conclure : le portrait est noir, la situation des océans est inquiétante. »

Ça ne sort pourtant pas d’un film de science-fiction mais d’un livre d’histoire. Le drame a déjà eu lieu au Sénégal avec le « thiof » (grand mérou), comme le rappelle Philippe Cury, ou à Terre-Neuve avec l’effondrement de la population de morues (encore appelé cabillaud), une des plus graves crises halieutiques du XXème siècle. L’interruption de cette pêche dans les années 90 a eu des impacts socio-économiques très larges, notamment le chômage de plusieurs dizaines de ­milliers de personnes. Malgré le moratoire sur la pêche, les morues ne sont pas revenues. Pourtant, « la mer est très ­patiente avec nous », affirme Daniel Pauly, professeur à l’université de Colombie-Britannique, à Vancouver, considéré comme un des plus grands spécialistes au monde des pêches. Que se passe-t-il donc à Terre-Neuve avec les morues ? L’homme a tout simplement modifié l’écosystème. Il est ­occupé à présent par d’autres espèces, notamment les ­harengs qui mangent les larves de morue !

Et la démesure ne s’arrête pas pour autant : en 2008 la société hongkongaise Pacific Andes a investi 100 millions de dollars dans un ancien navire-citerne, aussi long que deux terrains de football et muni d’une flotte de chalutiers qui pêchent en aspirant les poissons. L’espèce concernée : le chinchard, destiné à être transformé en farine. Même réalité pour la pêche au krill en Antarctique – cette petite crevette est la nourriture des baleines mais, réduite en farine, c’est aussi celle des poissons d’élevage.

Daniel Pauly renchérit avec l’humour qui le caractérise et ce malgré la gravité de la situation : « On agit avec les océans comme un vieux qui déciderait de prendre tout son argent et de le dépenser en une nuit à Las Vegas au lieu de le placer à la banque et de vivre des bénéfices. Si on laisse un stock de poissons tranquille, il augmente. Il faudrait ne pêcher que le surplus, les bénéfices en quelque sorte, sans toucher au capital. » Cela suppose une forte volonté politique pour faire respecter les quotas produits par les scientifiques. Or, avant que des ONG comme Greenpeace ne s’en mêlent, les scientifiques recommandaient de ne pas dépasser 15 000 tonnes de thon rouge. Les politiques ont alors placé la barre à 30 000, par peur de mouvements sociaux. Avec les prises illégales, parce que les autorités a fermé les yeux, on est arrivé à un chiffre avoisinant les 60 000.

Autre problème politique complètement tabou : les subventions. Les professionnels ont extorqué des sommes ahurissantes à l’Etat français. Ils empêchent tout débat sur la question. Or, c’est l’argent du contribuable. Quand le prix du gazole grimpe, si les subventions ne sont pas augmentées, les pêcheurs bloquent les ports. Plutôt que d’utiliser les subventions pour soutenir la pêche de stocks épuisés, on ferait mieux de les employer à inciter les pêcheurs à partir à la retraite.

En France, l’association Bloom dont je vous parlais plus haut dénonce également ces subventions qui aident à renouveler les flottes de pêche industrielle et à augmenter la capacité des grands chalutiers. Sans les subventions, pas de pêche. Le rapport dépenses-recettes est déficitaire, ne serait-ce qu’au regard des énormes consommations de gazole que suppose la sortie en mer de ces vaisseaux de plusieurs dizaines de mètres, qui brûlent 7 000 litres de carburant par jour contre 30 à 100 litres pour un petit bateau !

Si comme moi vous aimez le poisson et que vous désirez « manger intelligent », allez donc faire un tour sur le site Internet mrgoodfish.com qui réactualise tous les mois les espèces qu’on peut consommer sans mauvaise conscience. Un article particulièrement intéressant d’Emmanuelle Jary est à lire dans le dernier numéro de Paris Match et intitulé « La Mer Épuisée ».

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POURQUOI LES SAUMONS REMONTENT-ILS LES RIVIÈRES ?

Les saumons sont connus pour remonter les rivières, mais pourquoi le font-ils ? Et comment y parviennent-ils ? Explications.

Les saumons (poissons de la famille des salmonidés regroupant 66 espèces connues) sont anadromes, ce qui veut dire qu’ils naissent en eau douce, dans des rivières, et migrent ensuite vers la mer. Ils y vivent jusqu’à l’âge adulte. Puis, lorsqu’ils arrivent à maturité sexuelle, les saumons retournent vers le lieu de naissance pour se reproduire.

L’eau des rivières, indispensable aux alevins de saumon : s’ils se reproduisent dans les rivières, c’est que le développement des œufs puis des jeunes saumons (alevins) l’impose. D’abord, les œufs ont besoin d’être fortement oxygénés, ce qui est rendu possible par le fort courant de l’eau des rivières. Ils doivent également être protégés et c’est pour cela qu’ils sont déposés par la femelle au milieu de graviers. Puis après l’éclosion, les alevins se nourrissent de larves d’insectes, abondantes en eaux douces.

En outre, la capacité à vivre en milieu salé n’est acquise qu’à l’âge adulte, à une saison bien définie (au printemps). C’est la smoltification. Elle s’accompagne de changements physiologiques, physiques et comportementaux qui sont guidés par des circuits hormonaux et stimulés par des conditions de températures précises. Ces changements sont indispensables à la vie en mer.

Enfin, les saumons à maturité rejoignent leur lieu de naissance, retrouvé grâce à des indices odorants qu’ils ont pris peu avant la smoltification. C’est là qu’ils se reproduiront. Leur capacité à remonter les rivières n’est pas unique chez les poissons, d’autres espèces le font, comme l’esturgeon jaune et l’esturgeon d’Europe (plus grand poisson en France à remonter les rivières)…

De passage au Relais du Vert Bois, allez donc faire un tour à l’Observatoire aux Poissons du barrage de Poses qui se trouve à moins de 10 minutes du gîte. On y découvre une version insolite du fleuve et les curieux peuvent observer les poissons derrière les baies vitrées – sous le niveau de l’eau – donnant sur la passe.

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PESTICIDES : UNE MALADIE PROFESSIONNELLE ?

Une vingtaine de personnes atteintes de maladies dues selon elles aux pesticides ont manifesté au Salon de l’Agriculture pour demander le classement de ces affections en maladies professionnelles et le retrait des produits dangereux.

« L’objectif est de montrer qu’il y a plus de victimes que ce que l’on pense », a expliqué Paul François, président de l’association Phyto-Victimes, et protagoniste d’une première judiciaire en France face au leader mondial de l’agrochimie Monsanto.

Relisez nos articles du 23 septembre 2011, du 02 janvier 2012, du 12 janvier 2012, ainsi que du 25 janvier 2012.

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INQUIETUDES AUTOUR DU SAUMON NORVEGIEN

L’association norvégienne Green Warriors vient de transmettre à  l’excellent Rue89 les résultats catastrophiques de son étude sur l’impact environnemental de l’élevage du saumon, question ultra-sensible à Oslo…

Critiquer l’industrie du saumon est de très mauvais goût en Norvège. La pêche y est en effet  le troisième secteur d’exportation après le pétrole et le gaz.

Et la France est le plus gros importateur de saumon norvégien, l’essentiel de ce que nous consommons (dont 30% pendant les fêtes de fin d’année) vient des fjords de ce pays. Un marché multiplié par trois en vingt ans, qui pèse 416 millions d’euros annuels.

Derrière les vertus connues des Oméga-3 pour la santé, une autre réalité du saumon norvégien est bien dissimulée. Selon l’enquête de Green Warriors :

  • 10 à 20% des saumons d’élevage meurent dans les cages, du fait de la surpopulation, de malformations et de maladies ;
  • les études vétérinaires montrent que presque la moitié des saumons souffrent d’inflammation cardiaque, neuf sur dix de dépôts graisseux supplémentaires au cœur ;
  • les vaccins inoculés aux saumons provoquent des effets secondaires, comme des péritonites ;
  • les déchets alimentaires des fermes aquacoles s’élèvent à 7% – il y a donc 70 000 tonnes de restes rejetés en mer et qui sont ensuite mangés par les poissons sauvages à proximité.
Claudette Béthune, pharmacologue qui a travaillé pour l’organisme norvégien de sécurité alimentaire (le Nifes), avant de partir aux Etats-Unis, explique que « la présence de polluants tels que les dioxines et le PCB dans le saumon génère un risque de cancer, qui, pour les personnes jeunes, dépasse les bénéfices attendus du saumon sur la santé ».

Si les effets sur la santé humaine font l’objet d’une controverse scientifique, la catastrophe environnementale de l’industrie du saumon norvégien ne fait plus de doute. Un reportage diffusé sur France 3 l’an dernier a montré que l’aquaculture norvégienne n’avait rien à envier aux élevages de porc intensifs bretons : entassement des animaux, traitements aux antibiotiques, épandages nocifs pour l’environnement…

Le ministre français de l’Agriculture Bruno Le Maire, inquiet d’apprendre l’usage du diflubenzuron dans les fermes norvégiennes, avait écrit à son homologue, Lisbeth Berg-Hansen. Il s’étonnait que ce pesticide, ne disposant pas d’autorisation de mise sur le marché en Europe, soit utilisé pour lutter contre le pou de mer dans les élevages norvégiens.

Sur la notice de produit, il est clairement écrit qu’il est « très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets indésirables à long terme pour le milieu aquatique. Ne doit pas être utilisé à moins de 30 m des fossés de drainage, des ruisseaux, des barrages ou de grands plans d’eau ». Lisbeth Berg-Hansen avait tranquillement répondu à Bruno Le Maire que ce produit était légal dans son pays pour la lutte contre le pou de mer.

La Norvège ne cesse de se justifier auprès de ses pays-clients et qui lui demandent des comptes. Ainsi, en réponse aux demandes de l’Agence européenne de sécurité sanitaire, l’Institut norvégien de recherche sur la nutrition, les poissons et crustacés vient encore de répondre qu’après examen, le niveau d’arsenic trouvé dans le poisson était bien plus bas que ce que soupçonnait l’Europe.

Le gros problème est qu’aucune expertise indépendante n’existe. Et pour cause : la ministre norvégienne de la Pêche possède elle-même des participations dans des sociétés de pêche, à hauteur de plusieurs millions d’euros et nomme les directeurs des trois organismes publics censés contrôler l’industrie de la pêche (l’Agence norvégienne pour la sécurité alimentaire, l’Institut national de recherche sur la nutrition, les poissons et crustacés, et l’Institut de la recherche marine).

Sous couvert d’anonymat, un journaliste de la télévision norvégienne précise que « l’industrie piscicole et la politique sont très connectées, cela ne dérange pas vraiment les Norvégiens, et peu de journalistes enquêtent sur ces sujets. Après l’embargo russe, lié aux quantités excessives de cadmium et de plomb retrouvées dans le saumon, la Norvège a déjà des difficultés à exporter en Chine et aux Etats-Unis. Elle ne veut pas se priver du marché français ».

Kurt Oddekalv, président de Green Warriors, est le justicier vert qui a mené l’enquête avec les moyens du bord. Grâce à son mini sous-marin équipé d’une caméra (un temps confisquée par les autorités), il a pu filmer les fonds marins et constater leur dégradation ou eutrophisation. Une épaisse couche blanche l’a alerté : ce rejet, provenant des nutriments des fermes aquacoles, contamine les fonds marins (notamment avec du sulfure d’hydrogène) et chasse les saumons sauvages, lieux noirs et autres morues des fjords.

La contamination de tout ce qui vit dans les fjords autour des élevages est un gros sujet d’inquiétude pour les amateurs de nature en Norvège. Les nutriments donnés aux saumons des fermes s’échappent des immenses filets et terminent dans la bouche de la faune avoisinante.

Pour l’un des fondateurs (qui tient à rester anonyme) de Salmon Camera, une association qui commence à compiler les études scientifiques sur le sujet, c’est le principal sujet d’inquiétude : « Quand on pêche un poisson sauvage, on ne sait pas combien de jours se sont écoulés depuis qu’il a absorbé le diflubenzuron échappé des filets. Ce pesticide menace les crustacés, le plancton, toute la vie sauvage autour des élevagesPour le saumon d’élevage, il y a des contrôles, normalement les éleveurs attendent que les traces de ce pesticide disparaissent de leur organisme, mais ce n’est pas le cas pour le poisson sauvage autour ».

Avec les Green Warriors et le parti écologiste norvégien (qui n’est pas représenté au Parlement), ce pêcheur plaide pour un confinement des fermes qui éviterait qu’elles contaminent leur environnement. Tous demandent aussi des contrôles plus stricts sur la nourriture qui est donnée aux poissons.

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VICTOIRE POUR LES SAUMONS

EDF a obtenu l’accord du gouvernement pour réduire de 17 à 4 mètres la hauteur du barrage controversé de Poutès (Haute-Loire) sur l’Allier, afin notamment de permettre son franchissement par les poissons migrateurs.

Les travaux, qui s’étaleront sur deux ans, coûteront 10,9 millions d’euros à EDF, mais permettront de maintenir 90% de la production actuelle de l’ouvrage, indique le géant français de l’électricité dans un communiqué.

La barrage sera équipé d’ouvrages de franchissement des poissons migrateurs, « à la montaison et à la dévalaison » (Action de remonter ou descendre un cours d’eau pour un poisson migrateur afin de rejoindre son lieu de reproduction ou de développement), ainsi que d’une vanne centrale s’abaissant totalement en période de crue, explique EDF. Le débit laissé en rivière pour préserver le milieu naturel et en particulier les poissons migrateurs sera lui doublé pour passer à 5 mètres cubes par seconde, soit le tiers du débit moyen de la rivière.

Après des années d’affrontement entre défenseurs du maintien et partisans du démantèlement du barrage, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet avait proposé une solution intermédiaire au printemps, à l’issue d’une concertation avec élus et associations.

Construit durant la Seconde Guerre mondiale pour alimenter la ville de Vichy, siège du gouvernement pétainiste, le barrage était un obstacle à la migration des saumons de la Loire, venant se reproduire dans la Loire avant de repartir vers la mer. Au XVIIIe siècle, il y avait 100 000 saumons de longue migration, aujourd’hui on en compte environ 500…

En juin 2010, plusieurs associations avaient signé avec le ministère de l’Environnement et les producteurs d’énergie une « charte pour une hydroélectricité durable », qui reconnaît et tente de minimiser les impacts écologiques des barrages et encourage à développer cette énergie renouvelable de manière plus propre.

Dans le monde, les « mégabarrages », d’une ampleur encore bien supérieure, suscitent des oppositions de plus en plus farouches. Le barrage des Trois Gorges, en Chine, a été décrié pour ses impacts écologiques. Le projet de Belo Monte, qui inondera 500 km de forêt, suscite de son côté un bras-de-fer avec les Indiens d’Amazonie qui luttent pour leur survie.

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MIEUX COMPRENDRE LES MIGRATIONS

Les migrations sont les déplacements saisonniers de certaines espèces qui voyagent en groupes et espèrent trouver une nourriture plus abondante sous un climat plus tempéré ou un endroit privilégié afin de mieux de se reproduire… C’est le cas de près de 40% des oiseaux d’Europe, mais aussi de la baleine à bosse et du manchot d’Adélie, ainsi que de quelques espèces de mammifères, de poissons, de crustacés et d’insectes.

Les animaux sont très sensibles au rythme des saisons, et savent exactement lorsqu’ils doivent partir ou revenir. Avec l’arrivée du printemps, les jours rallongent et la production d’hormones s’accélère. L’approche de l’hiver favorise le phénomène inverse. L’hirondelle fréquent volontiers l’hémisphère Nord à la belle saison, mais elle retourne avant l’hiver vers de cieux plus cléments, parcourant quotidiennement jusqu’à 320 km. L’oie à tête barrée peut parcourir jusqu’à 1600 km par jour !

Les itinéraires de migration répondent aux exigences et aux aptitudes des différentes espèces ; certains suivent des rivages, des berges ou fleuves, se regroupent pour passer les cols, les isthmes ou détroits, alors que d’autres filent droit, sous les mers, ou en survolant déserts et océans. Les routes ainsi suivies se croisent et se recroisent tissant un réseau très complexe autour de la planète.

Les migrateurs partent généralement après avoir fait le plein d’énergie, car leur trajet ne leur laissera généralement pas l’occasion de trouver assez de nourriture, notamment lors du survol des déserts et des montagnes ou des mers pour les oiseaux migrateurs. Cette énergie est stockée sous forme de graisse, qui sera consommée en cours de route, les animaux arrivant souvent à destination affamés et épuisés. Lorsque la réserve de graisse est insuffisante, l’animal peut mourir d’épuisement avant d’atteindre son but.

Si le phénomène de la migration des saumons et anguilles est connu depuis des milliers d’années, celui des oiseaux n’a été vraiment prouvé à la fin du XVIIIe siècle grâce au baguage des oiseaux. La migration de nombreux insectes, de chauve souris et des mammifères marins n’est étudiée que depuis quelques décennies. le suivi par satellite a permis de préciser certaines routes migratrices et de prouver que le voyage aller diffère du voyage retour et qu’au sein d’une espèce, des groupes peuvent suivre des voies très différentes pour rejoindre un même site. Chez une espèce de papillons d’Afrique du Nord les adultes migrent vers le grand nord. Ils y meurent après avoir pondu, et l’année suivante, c’est la nouvelle génération qui migre vers le sud.

Quant à la baleine à bosse, elle parcourt à l’approche de l’hiver des milliers de kilomètres à travers les océans depuis sa zone d’alimentation (autour des pôles) vers des zones de reproduction (dans les eaux équatoriales). Ces dernières sont dépourvues de nourriture, mais propices à la reproduction et au développement du baleineau. : il se nourrit alors du lait de sa mère, tandis que les baleines adultes vivent sur leurs réserves de graisse. Les mouvements migratoires sont inversées entre les baleines de l’hémisphère Nord (qui se nourrissent majoritairement de poissons) et celles de l’hémisphère Sud (qui consomment une grande quantité de crevettes et autres crustacés).

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RETOUR DU SAUMON DANS LA SEINE

Le saumon nage de nouveau dans la Seine après un siècle d’absence en raison de la pollution.

Le vidéocomptage réalisé dans la passe à poissons du barrage de Poses, à moins de 10 minutes du Relais du Vert Bois, prouve que le saumon peut recoloniser naturellement un fleuve.

Dans le même temps, on a également recensé 32 espèces de poissons dans la Seine contre seulement 3 en 1970. Parmi les poissons les plus courants, on retrouve la tanche, l’anguille, la perche, le brochet et le gardon. On a même pêché ces dernières années des truites sauvages, signes de l’amélioration sensible de la qualité de l’eau. Ces poissons, particulièrement exigeants sur la qualité de l’eau, sont considérés comme des « bio-indicateurs » par les scientifiques.

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