Le colibri est un véritable maître dans l’art de faire jaillir des couleurs vives qu’il ne possède pas !
Selon les interférences lumineuses et l’angle d’incidence des rayons solaires, la gorge noire de cet oiseau-mouche peut passer du rouge rubis au bleu cuivré en une seule fraction de seconde, suivant l’orientation de sa tête.
Comme chez mes amis les paons, la variabilité des nuances de couleurs du plumage est amplifiée par la disposition en « V » (et non à plat) des barbules de ses plumes. La lumière frappe ainsi différemment deux barbules opposées.
En dehors de ces « subterfuges » optiques, l’oiseau est uniquement pourvu de pigments de mélanine. Voilà pourquoi un colibri dans la pénombre d’un sous-bois est brun et… sans aucun éclat…
Le « Paon du Jour » n’a rien à voir avec la colonie de paons qui a élu domicile au Relais du Vert Bois et dont je vous ai souvent parlé dans les billets de Naturablog…
Le Paon du Jour est l’un des papillons les plus fréquents au jardin et certainement l’un des plus colorés. Les ailes fermées, il joue les discrets tandis qu’avec les ailes ouvertes, il éblouit par ses couleurs et ses ocelles. Ces tâches colorées ressemblent à de gros yeux et épouvantent les oiseaux prédateurs !
La chenille du Paon du Jour est noire et finement ponctuée de blanc. Elle vit en groupes de mai à septembre sur le feuillage des orties qui la nourrissent. Après l’accouplement, le Paon du Jour pond ses œufs par séries, jusqu’à 500 à la fois amassés au revers des feuilles d’orties. Ses œufs sont translucides, de couleur vert pâle et placés en amas.
Il hiverne à l’âge adulte, contrairement à la plupart des papillons qui hivernent à l’état chenille… Son lieu préféré d’hibernation se situe souvent dans un arbre creux, au coeur d’un lierre épais, dans les greniers et les caves à l’état de papillon : ne le réveillez pas car tout réveil intempestif peut lui être fatal. Vous pourrez le voir à nouveau virevolter des les prochains réchauffements de février.
A cette occasion, le Paon du Jour est souvent accompagné du « Citron », un autre type de papillon…tout jaune !
Le papillon « Paon du Jour » fait partie des insectes pollinisateurs qui contribuent à la fécondation des fleurs. Je vous l’ai assez répété depuis la naissance de Naturablog : en Europe, 80% des plantes sont pollinisées par des animaux – quasi exclusivement des insectes. Autrement dit… au jardin, pas de tomates, de courgettes, de fraises ou de cerises sans insectes !
Et bien évidemment qui dit « pas d’ortie » signifie pas de chenille et donc pas de Paon du Jour. Heureusement, le bon jardinier connaît les multiples intérêts de l’ortie et en préserve toujours un petit massif.
J’ai consacré plusieurs articles à notre joyeuse colonie de paons. « Betty » est l’une des deux paonnes (autrement dit la femelle du paon qui se prononce « panne ») arrivées à l’âge de 3 mois au Relais du Vert Bois.
Betty est d’une gentillesse infinie, plutôt tranquille mais curieuse : elle s’est donc approchée doucement de mon objectif – intriguée par le reflet de l’appareil -, ce qui m’a permis de réaliser quelques clichés en prenant tout mon temps !
Si le paon est connu pour ses couleurs brillantes et sa queue magnifique qu’il peut déployer en « roue » au moment de la saison des amours, la paonne se fait beaucoup plus discrète avec des plumes plus ternes que le mâle, comme c’est le cas pour de nombreuses espèces d’oiseaux.
Il arrive, certes très rarement, que la paonne fasse également la roue, en période de reproduction (en cas d’excitation émotionnelle par exemple), ou en période d’élevage si un danger est apparent pour ses petits…
Au Canada, elle est couramment appelée outarde, en Europe on l’appelle « Bernache (ou encore « oie ») du Canada » et est facilement reconnaissable grâce à sa tête noire, aux tâches blanches de ses joues et à son long cou noir. Nous leur avons consacré quelques articles depuis la naissance de naturablog.com
C’est la troisième fois que des petits oisons (les petits de l’oie) naissent au Vert Bois, et je dois vous avouer que c’est toujours la même émotion lorsque nous découvrons au premier jour ces petites boules de plumes jaunes et grises…La photo ci-dessus a été prise hier soir, moins de 12 heures après leur naissance : les petits sont déjà prêts à goûter aux multiples plaisirs de l’eau !
La vie paisible que nous nous efforçons d’offrir à nos Bernaches du Canada (comme à tous nos autres amis à poils et à plumes) est sans aucun doute un critère fort de leur bonne reproduction.
En règle générale, la Bernache du Canada se trouve un compagnon ou une compagne (pour s’accoupler) au cours de la deuxième année de sa vie.
Elles construisent souvent leur nid sur le sol, près de l’eau… Il est fait d’une couche plus ou moins épaisse de branchettes ou d’autres matières végétales trouvées dans les environs et il est aussi tapissé de duvet. La couvée compte habituellement de cinq à sept œufs, les femelles plus âgées ont une couvée plus importante que celles qui pondent pour la première fois.
La femelle Bernache couve ses œufs de 25 à 28 jours, tandis que son compagnon assure une garde active et bruyante à proximité. Autrement dit, il devient presque impossible d’approcher !
Pendant la période de couvaison, la femelle ne quitte le nid chaque jour que pendant de brefs moments, pour aller se nourrir, boire et se laver. Peu de temps après l’éclosion des œufs, les petits quittent leur nid avant de suivre leur mère de près. Il est à noter que les deux parents sont extrêmement attentifs à leurs progénitures, veillant avec attention tant à leur sécurité qu’à leur bonne éducation !
Le régime de la Bernache du Canada est végétarien : elle se nourrit principalement d’une grande variété d’herbes, de plantes aquatiques, de laîches (encore appelé « carex »), de graines de céréales, de graminées et de baies. Bien que nos Bernaches disposent d’une belle prairie à proximité immédiate de leur mare, nous les fournissons quotidiennement et durant toute l’année un complément spécifique de granulés qui convient également à nos cygnes et à nos paons. La maman va donc rapidement éduquer ses petits à ce régime spécifique…
Six à neuf semaines après l’éclosion, les oisons seront prêts à s’envoler en famille.
Le couple de Bernaches du Canada produit une couvée par an.
En France, la plus connue des espèces (on en connaît près de 50 !) de faisan est appelée faisan de Colchide, que l’on appelle encore « faisan commun ». Celui-ci, qui se reproduit dans la nature, est souvent malheureusement élevé de manière artificielle pour la chasse.
Originaire d’Asie, le faisan a été introduit en Europe par les Romains et en Angleterre par les Normands. Au Relais du Vert Bois, il pénètre parfois en automne et surtout en hiver par mauvais temps, dans nos prairies situées en bordure de forêt. On voit alors plus souvent les coqs car les poules restent dans les bois.
Il se comporte parfois de manière très apprivoisée, allant jusqu’à se nourrir dans les mangeoires des autres oiseaux. Au printemps et en été, c’est l’appel de nos paons et paonnes qui le rend curieux et l’amène au plus près du Relais du Vert Bois.
Le faisan est omnivore : il gratte le sol ou les feuilles mortes pour trouver des graines ou des glands. Mon ami le faisan apprécie aussi les bourgeons et les fruits sur les arbres sans oublier au pied de ces derniers quelques insectes, escargots, limaces, et autres vers de terre. En hiver, il mange des feuilles, des herbes et des racines.
Le mâle est polygame. Son beau plumage attire les femelles et il peut y en avoir jusqu’à 18 dans un seul harem.
Les femelles se nourrissent avec le mâle territorial pendant environ six semaines, afin de faire des réserves de graisse en vue de la nidification. Le mâle est vigilant envers ses femelles, les protégeant des prédateurs et des autres mâles. Le faisan est un animal suffisamment proche de la poule domestique pour être capable de « flirter » avec elle : il produira alors des « hybrides », mais ceux-ci seront stériles.
Les magnifiques couleurs du mâle attirent aussi les prédateurs (renards et hermines), alors que la femelle et les jeunes sont protégés par leur plumage terne. S’il se sent menacé, le faisan préfère s’enfuir en courant plutôt que de s’envoler pour s’éloigner du danger. Comme la plupart des oiseaux forestiers, il dort dans un arbre la nuit.
Alors que je cherchais un ouvrage dans ma bibliothèque, mon regard est tombé sur un livre très intéressant que ma mère m’avait offert il y a quelques années et que j’ai eu grand plaisir à feuilleter de nouveau.
Toujours disponible sur internet, « Les Oiseaux de mon Jardin » nous rappelle que, de la même façon qu’on ne peut concevoir un jardin sans fleurs, il est difficile de l’imaginer sans oiseaux.
Ces petits hôtes occasionnels peuvent devenir des présences familières, pour peu qu’on sache les attirer et les retenir par mille attentions et astuces dont l’auteur, Guilhem Lesaffre, ornithologue amateur passionné, nous dévoile tous les secrets. Il y a d’abord le jardin lui-même et les richesses qu’il recèle (arbustes à petits fruits ou à baies, vieux troncs creux conservés) mais aussi la maison qui peut être aménagée de manière à accueillir quelques nids d’hirondelles ou même un couple de cigognes.
Et puis, il y a tous les nichoirs (différents selon oiseau que l’on veut attirer), les mangeoires, les bains d’oiseaux, qu’il faut savoir disposer ici ou là, et les menus spécifiques à chaque espèce (graines de tournesol pour les pinsons, pommes pour les merles et les grives, boule de graisse pour les mésanges). Enfin, certaines variétés d’oiseaux comme les tourterelles, les pigeons d’ornement, les paons, les cygnes, les canards, les poules, les faisans, les cailles, les perroquets et autres perruches peuvent vivre exclusivement au jardin.
L’auteur nous en raconte l’histoire et nous donne toutes les clés pour les élever, en liberté ou en volière. Certaines pages thématiques sur les oeufs, les plumes ou les chants ponctuent l’ouvrage qui fourmille de conseils et d’anecdotes.
J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter à quelques occasions notre joyeuse petite troupe de paons, présente au Relais du Vert Bois.
Le paon est sans nul doute un splendide oiseau, considéré comme un symbole solaire dès l’antiquité, en raison de sa queue en forme de disque éclatant. Il est par ailleurs dans la civilisation chinoise, un messager de paix et de prospérité. Le paon bleu a été rapporté en Europe orientale par Alexandre le Grand et il a fallu attendre les navigateurs arabes pour que le commerce de ces oiseaux ne devienne régulier.
La taille de ce volatile et ses exigences territoriales interdisent d’en faire un oiseau de jardin, et encore moins un oiseau de volière ! Je suis toujours triste de constater à quel point l’égoïsme ou l’ignorance de certains peut conduire à une détention en condition de captivité… Il ne se plaît vraiment qu’avec quelques hectares à sa disposition, d’autant qu’il n’est pas un oiseau solitaire.
D’un naturel calme, le paon est un animal confiant. Tout au plus prend-il la précaution, lorsque vient la nuit, de s’élever dans un grand arbre. Il faut y voir la manifestation de l’atavisme qui, dans sa région d’origine – Sri-Lanka, Inde, Bangladesh et Népal – lui impose de chercher la sécurité en hauteur afin d’échapper aux griffes du tigre.
Son merveilleux plumage, sa taille imposante et son port majestueux suffisent à expliquer que le paon soit observé avec autant de respect. C’est surtout la parade nuptiale qui fait sa célébrité ! Le déploiement des longues plumes chamarrées en un spectaculaire éventail agité de tremblements produisant un bruit évoquant celui de perles roulant en cascade ne peut laisser indifférent… Détail important : ce n’est pas sa queue que le paon étale mais les plumes qui la recouvrent en la masquant. Courtes, grisâtres et très rigides, les véritables plumes de la queue servent en fait de support aux longues plumes décorées.
S’il y a bien une chose dont le paon mâle n’est pas avare, c’est bien de son célèbre cri territorial et tonitruant : le fameux « Léon » ! Lancé principalement au moment de la reproduction, ce cri puissant peut porter à plus de 500 mètres… La femelle n’est pas en reste avec un cri certes moins sonore, mais surprenant car évoquant le coup de trompe d’un vieux tacot !
Albert est sans nul doute le « Chef » incontesté de notre joyeuse petite troupe de paons. Arrivé le premier il y a désormais 5 ans, il jouit d’une excellente connaissance des lieux et c’est toujours lui qui mène le groupe lorsqu’il s’agit de partir en exploration dans la propriété…C’est également Albert qui veille sur les femelles lorsqu’elles celles-ci sont à la recherche d’un « géniteur »…
Le paon blanc est connu depuis fort longtemps, puisque Buffon en parlait déjà au XVIIè siècle. Il est le produit d’une mutation génétique du paon bleu et ne constitue nullement une forme albinos : l’iris de ses yeux est bleu et non rouge !
Parmi notre colonie de paons, Léon est le dernier arrivé, ce qui le rend un peu méfiant des autres mâles.
Il n’empêche qu’il n’a pas son pareil pour faire la cour aux demoiselles à la sortie de l’hiver…
Possédant une maison dans la Creuse, Anny Duperey s’est construit en pleine campagne un coin de paradis où vivent harmonieusement chats et volatiles en tous genres : poules, pigeons, paons, canards…
Son livre Le Poil et la Plume nous invite à entrer dans son quotidien de femme dévouée au bien-être des animaux et à la suivre dans ses péripéties animalières : l’arrivée des premières poules, la difficulté de reproduction des animaux, l’attaque de prédateurs, l’adoption de « Chichi », un pigeonneau abandonné par ses parents, la cohabitation des chats et de cette basse-cour, le soin prodigué à des paons malades… Le récit ressemble parfois à un manuel d’élevage tant l’auteur, passionnée, semble être un puits de connaissance sur la façon dont vivent ces gallinacées.
Ses souvenirs d’enfance se mêlent avec fraîcheur, sensibilité et justesse aux petits tracas et aux joies que procure la compagnie des animaux, véritables « personnes animales » , à travers lesquels apparaissent des réflexions plus générales. L’auteur puise sa force, à travers les hauts et les bas de sa vie de femme et de sa carrière de comédienne et d’écrivain. Elle est capable de passer des nuits à nourrir et réchauffer des poussins. Mais il va bien au-delà. Histoires vécues, souvent drôles mais aussi dramatiques, observations, souvenirs, réflexions, Le Poil et la Plume enchante. Tout est vivant. Tout sonne juste.
D’un sujet qui peut paraître mineur, Anny Duperey a su faire un livre d’amour et de sagesse, sensible sans sensiblerie, amusant et troublant, humble et profond, toujours généreux. Elle prédit, dans sa conclusion, que d’ici quelques années les gens des villes élèveront des poules sur leur balcon. En lisant Le Poil et la Plume, on la croit.