Souvent montrée du doigt pour son rôle dans l’érosion de la biodiversité, l’agriculture intensive n’est pas seule en cause dans la raréfaction des insectes pollinisateurs. Les jardiniers du dimanche ont aussi une part de responsabilité…
C’est, en substance, le résultat de travaux de chercheurs français, publiés dans la dernière édition de la revue Biological Conservation, qui montrent pour la première fois que l’utilisation par les particuliers de pesticides – insecticides et herbicides – peut avoir des effets négatifs « à grande échelle » sur les papillons et les bourdons. A l’inverse, et de manière surprenante, d’autres produits phytosanitaires semblent avoir un effet positif sur ces deux groupes.
Pour parvenir à ces résultats, Benoît Fontaine, du Muséum national d’histoire naturelle, et Audrey Muratet, de l’Observatoire de la biodiversité urbaine de Seine-Saint-Denis, ont utilisé les données d’observation des jardiniers amateurs eux-mêmes. « Il y a déjà eu de nombreux travaux traitant de l’impact sur la biodiversité des pesticides utilisés en agriculture, explique Benoît Fontaine. Conduire le même genre d’étude dans les jardins privés est plus problématique, car nous n’avons pas accès à ces terrains. »
Pour éviter des déclarations par trop incertaines, les quantités épandues ne sont pas renseignées. Ensuite, les observateurs bénévoles transmettent régulièrement des informations sur le nombre et la diversité des bourdons et des papillons rencontrés dans leur jardin. Les données générées sont étonnamment fiables. Par exemple, disent les chercheurs, la distribution géographique ou saisonnière de certaines espèces se retrouve dans les observations de ces milliers de bénévoles.
Le principal résultat est que, même dans le cadre d’une utilisation privée, l’usage d’insecticides réduit les populations de bourdons et les papillons. Ce qui n’est pas étonnant, de nombreuses études ayant montré en milieu agricole des effets sur le comportement, l’orientation, la fertilité et la mortalité des insectes pollinisateurs.
« L’effet produit est significatif », dit cependant M. Fontaine, ajoutant que l’échantillon des citoyens-observateurs de Vigie Nature biaise probablement le résultat. « Les bénévoles qui participent sont déjà sensibilisés aux problématiques de la biodiversité et on peut légitimement penser qu’ils utilisent moins de pesticides que la moyenne », précise-t-il. L’effet réel, sur l’ensemble des jardins privés de France, est donc sans doute supérieur à celui détecté par les chercheurs.
Autre résultat, moins évident : celui d’un effet négatif des herbicides. « Ces produits ne sont pas utilisés contre les insectes, mais ils réduisent la diversité végétale dans les jardins, dont profitent les bourdons et les papillons », explique le biologiste.
De manière bien plus inattendue, les résultats montrent aussi que les fongicides, la bouillie bordelaise – un fongicide utilisé en agriculture biologique – notamment ou encore les anti-limaces ont un effet positif sur les deux groupes de pollinisateurs étudiés. « Le mécanisme que nous proposons pour expliquer ce phénomène est que les plantes qui sont protégées des agressions des champignons, des limaces, etc., peuvent consacrer plus d’énergie à la production de nectar et qu’elles sont donc plus attractives pour les bourdons et les papillons », dit M. Fontaine. Cela ne donne pas pour autant un blanc-seing à ces produits. « De nombreux travaux, précise le chercheur, montrent que certains d’entre eux peuvent avoir un effet néfaste sur la faune des sols », qui n’est pas moins indispensable au fonctionnement des écosystèmes que les pollinisateurs.
Le « Paon du Jour » n’a rien à voir avec la colonie de paons qui a élu domicile au Relais du Vert Bois et dont je vous ai souvent parlé dans les billets de Naturablog…
Le Paon du Jour est l’un des papillons les plus fréquents au jardin et certainement l’un des plus colorés. Les ailes fermées, il joue les discrets tandis qu’avec les ailes ouvertes, il éblouit par ses couleurs et ses ocelles. Ces tâches colorées ressemblent à de gros yeux et épouvantent les oiseaux prédateurs !
La chenille du Paon du Jour est noire et finement ponctuée de blanc. Elle vit en groupes de mai à septembre sur le feuillage des orties qui la nourrissent. Après l’accouplement, le Paon du Jour pond ses œufs par séries, jusqu’à 500 à la fois amassés au revers des feuilles d’orties. Ses œufs sont translucides, de couleur vert pâle et placés en amas.
Il hiverne à l’âge adulte, contrairement à la plupart des papillons qui hivernent à l’état chenille… Son lieu préféré d’hibernation se situe souvent dans un arbre creux, au coeur d’un lierre épais, dans les greniers et les caves à l’état de papillon : ne le réveillez pas car tout réveil intempestif peut lui être fatal. Vous pourrez le voir à nouveau virevolter des les prochains réchauffements de février.
A cette occasion, le Paon du Jour est souvent accompagné du « Citron », un autre type de papillon…tout jaune !
Le papillon « Paon du Jour » fait partie des insectes pollinisateurs qui contribuent à la fécondation des fleurs. Je vous l’ai assez répété depuis la naissance de Naturablog : en Europe, 80% des plantes sont pollinisées par des animaux – quasi exclusivement des insectes. Autrement dit… au jardin, pas de tomates, de courgettes, de fraises ou de cerises sans insectes !
Et bien évidemment qui dit « pas d’ortie » signifie pas de chenille et donc pas de Paon du Jour. Heureusement, le bon jardinier connaît les multiples intérêts de l’ortie et en préserve toujours un petit massif.
Tout le monde connaît les orchidées tropicales, cultivées en pot comme plantes d’intérieur. Mais savez-vous qu’il existe en France environ 160 espèces d’orchidées sauvages dont certaines sont assez communes et d’autres au contrair plus rares, voire même menacées de disparition ?
Nul besoin d’être un orchidophile pour reconnaître les orchidées tant elles se distinguent des autres fleurs par leur couleur, par la forme de leur fleur ou par leur taille bien spécifiques. En revanche, il est vrai aussi que l’orchidée ne livre pas facilement ses secrets.
Parmi ceux-ci il faut s’arrêter sur ses modes de reproduction. Le plus courant est de type sexué. La pollinisation se produit lorsque des grains de pollen entrent en contact avec la partie femelle de la fleur. Celle-ci se fane et libère des milliers de graines minuscules. Pour se développer, la graine a besoin d’être en relation avec un champignon spécifique à chaque espèce d’orchidée ! Et comme c’est le cas pour la majorité des plantes à fleurs, ce sont les insectes qui vont assurer le transport du pollen d’un individu à l’autre. Certaines orchidées ne pouvant être fécondées que par un type spécifique d’insecte. Pas ou plus d’insecte = pas ou plus de reproduction. On comprend alors aisément que la capacité à attirer les insectes pollinisateurs va conditionner la survie des espèces…
De surcroît, si l’insecte visite principalement des individus de la même espèce, la reproduction gagnera encore en efficacité.
Les orchidées ont donc développer des stratégies complexes pour les attirer. Le cas le plus original est celui des Ophrys dont le labelle imite le corps d’un insecte et les autres pétales évoquent des antennes propres à ce même insecte ! Pour parfaire l’illusion, la plante possède des pseudo-yeux tout en dégageant une odeur similaire aux phéromones de l’insecte. Incroyable non ?
Le mâle attiré va tenter de s’accoupler avec ce qu’il croît être une femelle. Pendant cette phase, les sacs de pollen se colleront su les pattes de l’insecte qui ira par la suite visiter une autre plante…
Sur les 160 espèces présentes en France, 27 sont menacées de disparition et 36 proches de l’être si aucune mesure n’est prise pour leur sauvegarde.
Les menaces qui pèsent sur l’orchidée sont nombreuses et pour la plupart maintes fois répétées dans Naturablog. La transformation et la destruction des milieux naturels jouant sans aucun doute un rôle majeur L’assèchement des zones humides comme les tourbières ou le drainage des marais et des prairies humides, les constructions ou l’implantation de nouvelles cultures céralières ne sont que quelques exemples.
Paradoxalement, la non-intervention de l’homme sur le milieu peut également entraîner la disparition des orchidées. Certaines espèces ont en effet besoin d’un milieu ouvert avec une végétation basse et peu dense pour se développer, ce mileiu tendant à se raréfier avec la disparition du pastoralisme.
Chassées de leur milieu naturel, nombre d’orchidées trouvent refuge au bord de certaines routes où elles bénéficient de conditions favorables à leur développement jusqu’au fauchage de printemps qui leur sera souvent fatal…
A proximité du Relais du Vert Bois, on peut observer les orchidées sauvages sur les pelouses calcicoles d’Amfreville-sous-les-Monts ou sur les côteaux de Saint-Adrien à Belbeuf. Ces pelouses représentent un habitat privilégié pour les orchidées de notre région car la végétation y est rase et peu dense tout en étant exposée au Sud. On y retrouve de notre espèces dont l’ophrys araignée, l’ophrys abeille et l’orchis pourpre.
On retrouve d’autres types d’orhidées dans les zones humides de bord de Seine comme dans le Marais Vernier où vous pourrez observer l’orchis à fleurs lâches, l’orchis des marais, l’orchis négligée ou la très rare orchis de mai.
Les prairies du Pays d’Auge, du Bessin, du Pays de Bray ou du Perche accueillent également une importante diversité d’orchidées…
On parle de pollution lumineuse lorsque les éclairages artificiels sont si nombreux et omniprésents qu’ils nuisent à l’obscurité normale et souhaitable de la nuit. La pollution lumineuse, c’est donc l’excès d’éclairage artificiel visible en extérieur…
Ainsi, à la tombée de la nuit, d’innombrables sources de lumières artificielles (éclairage urbain, enseignes publicitaires, vitrines de magasins, bureaux allumés en permanence…) prennent le relais du soleil dans les centres urbains jusqu’au plus petit village.
La pollution lumineuse est une forme de pollution assez peu évoquée car à priori peu néfaste pour la santé lorqu’on la compare aux pollutions plus classiques, pourtant elle n’est pas sans conséquences sur le vivant et peut-être facilement réduite.
L’impact grandissant de la pollution lumineuse concerne un grand nombre d’espèces de toute taille (de l’insecte au mammifère, en passant par les oiseaux), et de tous les milieux (terrestres, aquatiques, marins). Les effets peuvent être directs (une espèce ne tolérant pas la lumière), ou indirects (perte d’une ressource pour un prédateur spécialisé, prédation accrue, disparition d’un pollinisateur entraînant la disparition de la plante pollinisée, etc.). Les perturbations peuvent concerner beaucoup d’aspects : les déplacements, l’orientation, et des fonctions hormonales dépendantes de la longueur respective du jour et de la nuit.
L’éclairage nocturne est parmi les 3 causes principales du déclin des papillons, avec l’abus de pesticides et la raréfaction des habitats. Pour certains scientifiques, ce pourrait même être la première cause de la raréfaction des papillons de nuit.
La présence permanente de lumière perturbe les cycles physiologiques comme l’alimentation, la reproduction et la ponte.
Les lampes à vapeur de mercure utilisées pour l’éclairage public sont particulièrement dangereuses : les rayons ultraviolets attirent les papillons qui tournent autour du lampadaire jusqu’à épuisement.
D’autres insectes, dit lumifuges, fuient au contraire toute source de lumière. La modification de l’environnement lumineux, notamment dans nos grandes agglomérations, a ainsi réduit considérablement les habitats possibles pour ces espèces. Pour ces insectes nocturnes, les routes éclairées deviennent de véritables barrières, cloisonnant les populations et réduisant leurs chances de rencontre et de reproduction.
Chez les vers luisants l’abondance de la lumière artificielle annule l’effet fluorescent de la femelle du ver luisant et ne lui permet plus de se faire repérer par le mâle. L’absence de fécondation entraîne la disparition de l’espèce.
Les oiseaux migrateurs paient également un lourd tribu, dont le sens de l’orientation est perturbé par l’éclairage des littoraux et des grandes agglomérations. Les oiseaux migrateurs utilisant les étoiles pour se guider, la Lune joue un rôle secondaire en éclairant le paysage. Face aux lumières artificielles de la ville, les oiseaux migrateurs se trouvent parfois désorientés. Ils discernent mal les étoiles auxquelles ils se fient pour migrer. Les zones éclairées les dévient de leurs routes, en les attirant ou en les repoussant. Les oiseaux migrateurs dépensent ainsi inutilement une énergie pourtant précieuse pour venir à bout d’un périple exténuant.
La pollution lumineuse est également un handicap pour les yeux des animaux nocturnes. Il a été par exemple mis en évidence que des grenouilles ne parvenaient plus à distinguer proies, prédateurs ou congénères. En Floride, site de reproduction principal pour la population atlantique de tortues caouannes, les jeunes naissent en général la nuit sur la plage et se ruent vers la mer, attirés par sa brillance. Mais, déviées par les lumières artificielles du littoral, elles se retrouvent sur la route et meurent de déshydratation, d’épuisement ou écrasées sous les roues d’une voiture.
Les lumières extérieures sont à l’origine d’une incroyable consommation d’énergie, souvent bien inutile. et qui représente près de 2% de la consommation électrique française. L’éclairage public représente près de 50% de la consommation totale d’électricité des communes !
En France, le nombre de points lumineux a augmenté de 30 % depuis les dix dernières années pour désormais s’élève à près de 9 millions de points, soit environ 1% de la consommation électrique en France !
L’arrivée prochaine d’éclairages publics halogènes ou LED devrait hélas accentuer le phénomène dans la mesure où les insectes sont sensibles aux plus grandes gammes d’onde qu’elles diffusent. Comme quoi, économiser l’énergie n’a pas que des avantages…
Pour polliniser les plantes à fleurs, on connaît les insectes et en particulier les abeilles. On pense moins souvent aux oiseaux…
Pourtant 900 espèces d’oiseaux participent à cette pollinisation et jouent donc un rôle important dans la préservation de la flore… patrimoine de l’Homme.
Cette fonction est très importante dans les régions tropicales et en Océanie. C’est en allant chercher du nectar que ces oiseaux se chargent d’un précieux pollen qui sera lui-même transporté sur d’autres fleurs.
Les plantes de ces régions du monde ont progressivement évolué pour attirer ces agents pollinisateurs particuliers : en général, elles s’ouvrent le jour, offrent des fleurs résistantes, possèdent un nectar copieux et fluide (le nectar dégouline de certaines d’entre elles à la maturité du pollen) mais elles ont généralement peu de parfum parce que le sens de l’odorat des oiseaux est peu développé.
Les oiseaux ont cependant un sens aigu de la couleur, plus développé que le nôtre : il n’est donc pas étonnant que la plupart des fleurs pollinisées par ces derniers soient brillamment colorées, principalement de rouge et de jaune.
Ces fleurs sont aussi normalement de grande taille ou font partie de grandes inflorescences : ces caractères contribuent à la stimulation visuelle des oiseaux et indiquent la présence de grandes quantités de nectar.
Géographiquement, la présence d’oiseaux pollinisateurs est parfois indispensable, comme par exemple dans la Cordillères des Andes où les oiseaux Colibris vivent jusqu’à 5000 mètres d’altitude, dans des régions froides et humides, particulièrement inhospitalières pour les insectes pollinisateurs. Ces oiseaux sont donc les seuls à féconder les fleurs en se nourrissant de leur pollen ou de leur nectar.
Situation quasi identique dans l’Ouest de l’Australie où les insectes butineurs (comme les abeilles) ne sont pas développés au cours de l’aire tertiaire en raison d’un climat froid et humide. Ce sont donc des groupes d’oiseaux très diversifiés qui se sont formés, tels les Loris (de la catégorie des Melliphages et dont la photo illustre cet article), qui possèdent une langue spécialement adaptés à la collecte du nectar.
En Europe également, lors de la migration de printemps, il est possible de voir des passereaux, essentiellement des fauvettes avec de fines particules jaunes sur le front et sur le pourtour du bec, voire ailleurs sur leur plumage, résultat de la visite de certaines fleurs pour se nourrir de leur nectar (parfois aussi de pollen et d’insectes). Quelques oiseaux présentent même des croûtes dures sur le front appelées « pollen horn » : il s’agit de granules de pollen de fleurs d’orangers, de citronniers, d’eucalyptus ou d’amandiers.
Parmi les insectes à la vie mi-aquatique mi-aérienne, les moustiques comptent parmi les plus désagréables. Pourtant, que cela nous plaise ou non, ils ont leur utilité dans l’équilibre naturel.
Au début de son existence, le moustique est une larve aquatique. On en compte des millions dans une modeste mare ou un étang. Des recherches ont démontré que parfois plus de 50.000 larves vivent sur un mètre carré. Chacune filtre deux litres d’eau par jour ! Autant dire que le le rôle colossal d’épuration joué par les moustiques est tout aussi nécessaire que méconnu !
Le moustique mâle joue un également un rôle de pollinisateur en se nourrissant essentiellement de nectar de fleurs.
Seule la femelle moustique va nous piquer en cherchant du sang, source de protéïnes, indispensable à la maturation des oeufs. Elle peut ainsi doubler son propre poids en un seul repas sanguin grâce à l’extensibilité de ses parois abdominales. En moins d’une minute, elle prélève un petit échantillon sanguin en injectant simultanément un fluide salivaire : la salive contient des agents anti-coagulaires qui empêchent la peau de cicatriser pendant la « prise de sang » et provoque cette petite démengeaison si désagréable.
Le bruit de la femelle moustique, très reconnaissable et provoqué par le battement très rapide de sa paire d’ailes, est en fait destiné au mâle : il s’agit d’un signal de séduction associé à l’émission de phéromones, les hormones sexuelles. Loin de vouloir vous réveiller, la femelle assure seule et courageusement chaque étape de la reproduction de l’espèce.
Le moustique est attiré par l’acide lactique présent dans notre sueur, et son vol est orienté par le dioxyde de carbone que nous expirons. Il est donc difficile de lui échapper. Mais les solutions ne manquent pas : bougies, diffuseurs électriques, moustiquaires, spray ou citronelle, à vous de choisir l’arme la plus adaptée. Dans l’urgence, le vinaigre de vin apaise les démangeaisons.
Savez-vous également que les moustiques ne s’éloignent rarement plus de 100 mètres de leur lieu de naissance ? Que l’on trouve des moustiques de partout dans le monde, même au Pôle Nord ? Que la plupart des moustiques ne vivent que 2 semaines ? Ou encore qu’il y a plus de 2500 espèces de moustiques connues ?
Avec sa sa longueur d’à peine cinq millimètres et ses six pattes, la femelle moustique est malheureusement l’animal le plus dangereux pour l’homme. Il est le vecteur de maladies le plus « efficace » de tout le règne animal. Si vous voyagez, sachez que certaines espèces de moustiques présentent dans certaines parties du monde véhiculent de graves maladies, comme le paludisme, la fièvre jaune, le Chikungunya, l’Encéphalite Japonaise ou la dengue.
Dans le cas du paludisme (encore appelé « malaria ») quelques 30 espèces d’anophèles interviennent dans la transmission de la maladie, avec chacune leurs particularités biologiques et écologiques. Avec au final des millions de morts chaque année.
L’homme n’est pas le seul touché et des millions d’animaux succombent par ailleurs à bien d’autres maladies toujours véhiculées par la femelle moustique.
On pourrait par exemple citer la leishmaniose, une maladie parasitaire du chien qui peut être exceptionnellement transmise à l’Homme, en Europe. Les animaux contaminés peuvent rester en bonne santé quelques mois (3 à 4 en moyenne) mais finissent par tomber malade. Ils développent alors de la fièvre et des signes cutanés (perte des poils, érosion, griffes cassantes) puis leur état s’aggrave, sans traitement ils finissent par en mourir. Les médicaments permettent de retarder l’échéance mais ne guérissent pas la maladie. Rien qu’en France, on enregistre 6000 à 7000 nouveaux cas par an et le périmètre de la maladie ne cesse de s’étendre.
Les syrphes (famille des syrphidés) imitent à la perfection les motifs des abeilles, mais aussi des guêpes et des bourdons afin d’éviter en premier lieu leur prédation par les oiseaux !
Les syrphes sont pourtant bien inoffensifs et facilement identifiables à l’oeil nu dans le jardin et parfois même en ville. Il en existe 5000 espèces dans le monde et 505 espèces connues en France. Les syrphes sont inoffensifs : ils ne piquent pas et leur remarquable vol stationnaire les caractérise aussi.
Ils sont présents dans nos jardins de février à novembre avec une pointe d’activité en juin et juillet et peuvent vivre jusqu’à 3 ans si les conditions de l’habitat sont bonnes. Les œufs sont pondus isolément ou par paquets, souvent directement dans une colonie de pucerons et donnent naissance aux larves, de couleur blanche ou vert translucide. Les syrphes hibernent rarement à l’état adulte mais plutôt à l’état larvaire. Dans tous les cas, c’est dans des vieux bâtiments, des abris de rochers, une litière de feuilles, sur les faces inférieures de feuilles persistantes, dans les creux des écorces ou sous le feuillage épais du lierre… et les adultes profitent du moindre rayon de soleil pour trouver de la nourriture.
Les larves de syrphes font la guerre à toutes les espèces de pucerons (même les pucerons ailés !) car ce sont leur nourriture favorite. Elles comptent ainsi parmi les prédateurs de pucerons les plus efficaces, au même titre que les coccinelles, et sont donc essentielles dans la régulation de cette population de « ravageurs ». En les accueillant dans votre jardin, vous aurez donc de fortes chances de limiter l’invasion de pucerons.
Les larves de certaines espèces se nourrissent quant à elles de débris organiques ou de végétaux en décomposition. Les syrphes participent donc aussi au grand recyclage naturel.
Comme les coccinelles, les syrphes sont reconnus comme excellents auxiliaires biologiques pour réguler les pullulations de pucerons. Cependant, ils ont un avantage certain : celui de ne pas se faire chasser par les fourmis qui élèvent les pucerons; une phéromone identique à celle des fourmis leur permet de ne pas se faire remarquer !
Au stade adulte, les syrphes jouent un second rôle essentiel : la pollinisation ! Les syrphes adultes se nourrissent du pollen et du nectar de très nombreuses fleurs tels que le coquelicot, le pissenlit, la menthe, la phacélie, la carotte sauvage, l’achillée millefeuille, le bouton d’or, la chicorée ou la pâquerette. En volant de fleur en fleur sur de longues distances, ils répandent les grains de pollen et participent ainsi à la reproduction des végétaux au même titre que les abeilles ou les papillons ! La diminution des fleurs des champs et des « mauvaises herbes » est une grave menace pour les syrphes comme pour tous les pollinisateurs qui peut avoir de lourdes conséquences sur la biodiversité et donc sur notre quotidien…
Pour favoriser les syrphes, vous pouvez laisser se développer des plantes sauvages et semer des plantes sauvages. Elles sont en effet riches en nectar et pollen pour nourrir les adultes. Dans l’idéal, la floraison doit être à la fois précoce (pimprenelle, souci, véroniques…) pour nourrir les premiers syrphes dès la fin de l’hiver, étalée (centaurée, lotier corniculé…) pour que les fleurs soit présentes en continue, et tardive (tournesol, chardon, pissenlit) pour apaiser les dernières faims…
Dans un endroit ensoleillé et dans une terre bien drainée du potager ou du verger, plantez un romarin.
Pas seulement pour son feuillage persistant gris-vert mais surtout pour ses feuilles aromatiques récoltées en mai, mais aussi pour ses fleurs d’un joli bleu – clair ou foncé – qui attirent quantités d’insectes butineurs dont des pollinisateurs et des auxiliaires.
Les premières fleurs s’épanouissent fin mars au Nord de la Loire, plus tôt dans les régions plus chaudes et ce, à point nommé pour offrir nectar sucré et pollen protéique aux insectes en mal de nourriture après l’hiver. Le romarin est une plante mellifère et le miel de romarin, ou « miel de Narbonne » est réputé !
Choisissez une variété peu sensible comme « pointe du raz » ou « Baie d’Audierne ».
Le romarin fait l’objet de très nombreuses mentions historiques et légendaires. On s’en servait généreusement dans toutes les fêtes, qu’il s’agisse de cérémonies nuptiales, funéraires ou de célébrations profanes. Les mariées portaient des couronnes de romarin, symboles d’amour et de fidélité, tandis que les invités recevaient des branches enjolivées de rubans de soie multicolores. On mettait aussi des brins de romarin sous les oreillers pour chasser les mauvais esprits et les cauchemars.
Les Égyptiens plaçaient des rameaux de romarin dans la tombe des pharaons afin de fortifier leur âme. Le romarin est un symbole du souvenir et de l’amitié. Les étudiants grecs s’en confectionnaient des couronnes, qu’ils portaient durant les examens pour stimuler leur mémoire.
Durant les épidémies de peste, le romarin était très populaire : on en faisait brûler des rameaux pour purifier l’air et on portait des sachets sur soi, que l’on respirait lorsqu’on passait dans les endroits touchés par cette terrible maladie. L’histoire veut aussi que la reine de Hongrie, qui souffrait de rhumatismes chroniques, ait été délivrée de ses problèmes grâce à un remède à base de romarin lorsqu’elle était âgée de 72 ans.
Dans certaines régions rurales, on fait tremper du romarin dans du vin rouge pour obtenir une boisson fortifiante. On utilise aussi le romarin sous forme d’extrait à base d’alcool pour les plaies et sous forme d’onguent ou de baume pour soulager les rhumatismes et les névralgies, tant chez les humains que chez les animaux.
Selon une légende, le romarin était à l’origine une plante à fleurs blanches. Avant de donner naissance à l’enfant Jésus, Marie, aurait déposé sa cape de couleur bleue sur un romarin planté devant l’étable. La cape aurait déteint sur l’arbrisseau et c’est ainsi que, depuis, le romarin fleurit bleu. Certains voient dans cette légende une autre origine possible au nom Romarin à savoir « Rose de Marie » (l’appellation anglaise étant d’ailleurs Rosemary).
L’huile essentielle de romarin est aujourd’hui largement utilisée comme composant aromatique dans l’industrie des cosmétiques (savons, parfums, crèmes, etc.), mais aussi dans l’industrie alimentaire (boissons alcoolisées, desserts, bonbons, conservation des lipides, etc.).
Si le bourdon est un insecte plus ou moins connu, son étrange cycle de vie est très souvent complètement inconnu…
A la sortie de l’hiver, c’est généralement le premier insecte à pointer le bout de ses mandibules dehors. Comme il porte une fourrure, il résiste mieux que d’autres aux assauts du froid. En cas de baisse de température, c’est le seul pollinisateur qui assure la fécondation des arbres fruitiers et des fleurs de campagne. Il joue donc un rôle essentiel dans la bonne marche de la nature.
On élève d’ailleurs des colonies de bourdons afin que ces derniers fertilisent les fleurs de tomates cultivées en serre
Dès la fin février, de gros bourdons butinent les fleurs précoces des saules ou des primevères. A cette époque, il n’existe aucun mâle ! Tous sont des femelles fécondées, de futures reines prêtes à fonder une colonie. Elles reprennent des forces après un hiver en léthargie avant de chercher un site de nidification, généralement sous-terre pour le bourdon dit « terrestre ».
Si grâce à l’intervention de la buse ou du renard, une femelle trouve un terrier libéré de ses propriétaires, elle s’y installe. Avant toute chose, sa Majesté fait le ménage et transforme la caverne en « palais royal ». Contre la pluie, elle couvre le plafond d’une couche isolante de cire, parfois consolidée de résine prélevée sur des arbres.
Puis elle fabrique des urnes en cire, dans lesquelles elle pond ses oeufs. Ensuite, elle les couve exactement comme un…oiseau ! Pour maintenir une chaleur suffisante, elle n’hésite pas à faire régulièrement vibrer son corps.
Les premières ouvrières qui voient le jour sont petites car elles ont été rationnées. La reine mère devait en effet tout assurer : le bâtiment, la construction des berceaux, les courses au pollen, la couvaison, etc. Elle n’avait donc pas le temps de nourrir abondamment ses petites.
Plus tard dans la saison, la colonie commence à vrombir, les aides ménagères se multiplient et prennent le relais. Contrairement à l’armée des abeilles qui alignent leurs alvéoles en formes rigoureusement géométriques, les bourdons accumulent les urnes au hasard de la place disponible, et leur habitat donne une joyeuse impression d’anarchie…
A la fin de l’été, on peut compter plusieurs centaines d’ouvrières dans une colonie de bourdons terrestres. Avec la nourriture abondante aidant, apparaissent des mâles et des femelles fertiles qui s’accoupleront. A l’automne, tous les bourdons meurent, sauf les femelles fécondées, qui cherchent un abri pour hiberner. Et au printemps suivant, elles réapparaîtront…
Si le rôle important des bourdons vous intéresse, relisez donc notre article de Septembre 2011 où l’on vous explique comment réaliser des nichoirs spécifiques.
Les abeilles, omnubilées par les champs de colza en oublient de polliniser les plantes sauvages !
La pollinisation permet d’obtenir des graines et des fruits pour une centaine de productions végétales comme les plantes oléagineuses dont le colza, certaines légumineuses et de nombreux arbres fruitiers.
Le rôle des abeilles dans la pollinisation des espèces sauvages est également très important et permet le maintien de la biodiversité de la flore ainsi que de la faune dans nos campagnes.
C’est un fait : la culture du colza n’a cessé d’augmenter en Europe, notamment depuis que l’on en extrait du biocarburant. Des chercheurs du centre d’études biologiques de l’université de Würzburg (Allemagne), ont découvert que cette évolution avait un effet inattendu : à proximité de ces champs à la couleur et à l’odeur envoûtante, la pollinisation des plantes sauvages est plus faible qu’ailleurs. Les insectes trouvant dans ces champs beaucoup plus de pollen et de nectar.
Exemple : la primevère officinale produit 20% de graines en moins parce que les bourdons ne les fréquentent plus autant qu’il y a quelques années…
Plusieurs directives rappellent aux agriculteurs qu’en cas d’utilisation de produits phytosanitaires, il suffit de quelques mesures de précaution et de bon sens pour sauvegarder ces auxiliaires de l’agriculture. La première chose à faire, c’est d’observer sa culture : pas de problème = pas de traitement !
Si au contraire, l’intervention est nécessaire, il faut bien choisir son produit avec la « mention abeille » et respecter l’utilisation et les doses prescrites sur les emballages. Il est impératif pour les agriculteurs de traiter en dehors de la présence des abeilles, et le meilleur moment pour le faire c’est la fin de la journée. En effet, les butineuses sont rentrées à la ruche et le produit appliqué sur la culture sera partiellement résorbé le lendemain matin quand les abeilles reviendront sur les plantes. Par ailleurs, il est préférable de traiter en l’absence de vent pour éviter les dérives de produits sur les haies et les talus voisins.
Chiffre important : l’impact des pollinisateurs sur le rendement des cultures est de 30%. Cela veut dire que sur un rendement de 35 quintaux /ha, 10 quintaux proviennent des insectes pollinisateurs, l’abeille étant le principal. Mais ce n’est pas tout, il y a d’autres avantages à la pollinisation du colza : on observe une meilleure synchronisation du mûrissement des grains, de plus, les graines ont une meilleure teneur en huile, ainsi qu’un meilleur pouvoir germinatif. On le voit, l’impact des abeilles sur le colza est loin d’être négligeable mais quoiqu’il en soit un projet de l’Union européenne va tenter de recenser les moyens permettant de garantir la pollinisation des plantes sauvages proches.