LE LYNX BORÉAL MENACÉ DANS LE MASSIF DES VOSGES

Bouloches de poils devenues rarissimes et empreintes quasi-introuvables : le lynx boréal se fait discret dans le massif des Vosges, à tel point que des associations crient à l’extinction en dénonçant le braconnage, et que l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) a lancé une campagne de recensement de ce prédateur réintroduit il y a 30 ans.

Pourtant discret et ne s’attaquant jamais à l’homme, il a été piégé depuis le XIVe siècle puis totalement éradiqué au XIXe siècle. Sur la vingtaine de ces félins (12 mâles et 9 femelles) relâchés en 10 ans, seule une dizaine a survécu. Les autres, pourtant protégés par la convention de Berne, ont été victimes du braconnage. Plutôt très triste…

Depuis 2005, on constate une raréfaction des indices. Les associations de défense sont alarmistes. Le lynx boréal est en passe de disparaître du seul massif où il a été réintroduit, dans le silence le plus total et l’indifférence quasi générale… 

L’ONCFS a lancé une nouvelle campagne d’observation en décembre, basée essentiellement sur des pièges photo. L’étude devrait s’achever fin janvier.

Dans le Jura (principalement côté suisse), le lynx a reconstitué un noyau de population qui semble pérenne, et il est devenu avec le tétras un des indicateurs de qualité des forêts et parfois le symbole d’une volonté de réparer les dégâts environnementaux.

 

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DROITE – GAUCHE, MÊME HÉRÉSIE !

Dans le cadre de la nouvelle réglementation promise par Monsieur Borloo aux chasseurs et piégeurs, et malheureusement  maintenue  par le gouvernement récemment en place, un nouveau projet d’arrêté fixant les conditions de destruction de certaines espèces considérées comme « nuisibles » va paraître.

Et sans grande surprise, le silence des amis écologistes du nouveau gouvernement est… assourdissant ! C’est vraiment dommage, tant l’écologie de proximité est prépondérante partout et pour tous, comme véritable marche-pied au bon sens commun. Il est important de rappeler qu’au delà de l’acception politique du mot, l’écologie est avant tout une science ayant pour objet les relations des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes) avec leur environnement, ainsi qu’avec les autres êtres vivants. Cette écologie est vitale non seulement pour la protection de la Nature mais aussi pour le développement de l’Homme au sein de celle-ci.

Concernant le fameux arrêté « Borloo », celui-ci est soumis à l’avis des citoyens jusqu’au 24 juillet 2012 avant sa publication officielle sur : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/nuisibles-g2

Cet arrêté permet une destruction injustifiée de nombreuses espèces autochtones : renard, fouine, martregeai des chênes, pie bavarde, étourneau sansonnet, corneille noire et corbeau freux. Si les dégâts causés aux cultures et aux récoltes peuvent être invoqués dans certains cas, il faut savoir que ce sont bien les chasseurs qui sont à l’origine de ce classement dans la plupart des départements.Cette consultation publique est une nouvelle occasion d’affirmer notre position sur les destructions massives d’animaux qui découlent de cette législation.

Nous vous invitons expressément à vous mobiliser en écrivant au Député et au Sénateur de votre département en recopiant la Lettre-type -disponible ici en pièce jointe. ou en vous inspirant des arguments figurant ci-dessous. Voici les liens qui vous aideront à trouver les adresses de ces derniers:

- L’adresse du Député de sa circonscription :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/qui/circonscriptions/index.asp#026

- L’adresse du Sénateur de son département :
http://www.senat.fr/senateurs/sencir.html

- Au regard de la faune et de la flore, d’innombrables données scientifiques ont clairement établi l’utilité des prédateurs naturels dans leur environnement car ils sont des éléments essentiels à l’équilibre du milieu. Ces espèces participent également à la dissémination de la flore par propagation des graines dans leurs excréments ou par la façon de se nourrir.

- En termes de santé publique, les prédateurs naturels jouent un rôle de police sanitaire indiscutable en éliminant des animaux morts ou vecteurs de maladies pour l’Homme.

- S’agissant des activités agricoles, les prédateurs constituent une méthode de lutte alternative naturelle et gratuite contre les dégâts causés par les micromammifères. Cet avantage financier devrait être pris en compte.

- Le renard dans la totalité des départements : cette espèce autochtone « bénéficie » injustement du même traitement que les espèces dites envahissantes.

- Le renard peut être détruit par déterrage et enfumage, pratiques archaïques et barbares, cruelles et dérangeantes pour les espèces, parfois protégées, qui peuvent occuper le même terrier. Souffrances aussi inutiles qu’inacceptables, au nom d’une prétendue nécessaire régulation.

- Si les installations (ruchers ou poulaillers) sont correctement entretenues et convenablement protégées, les attaques subies restent marginales et représentent des dégâts faibles et économiquement acceptables.

- Ces prédateurs sont classés « nuisibles » pour favoriser le développement des populations d’espèces proies. Pourtant, les études menées dans ce domaine montrent que la limitation des prédateurs n’a aucun impact sur l’état des populations de leurs proies à long terme.

- Concernant la destruction des oiseaux, de la martre et du putois, ce nouveau texte impose la recherche de solutions alternatives seulement à la destruction par tir. Or, dans les directives Oiseaux et Habitats, la recherche dans un premier temps d’autres solutions s’applique à tous les modes de destruction, et notamment au piégeage. Avec ce nouveau texte, les efforts pour résoudre les problèmes autrement que par la destruction sont considérablement réduits.

- L’état réel des populations de martres est aujourd’hui inconnu. Fragilisée par des campagnes de piégeage permanentes, cette espèce devrait faire l’objet d’études sur l’état de ses populations avant son classement dans la catégorie « nuisibles ».

- Martre et Fouine sont classées dans un rayon de « 250 mètres d’un bâtiment ou d’un élevage particulier ou professionnel » : la nature de l’élevage et des bâtiments n’est pas précisée, et la superficie de piégeage reste très importante (plus de 19 hectares autour dechaque bâtiment !). Elle devrait être réduite pour prévenir plus efficacement les dommages et faciliter le contrôle de la légalité du piégeage.

- Toujours s’agissant de la martre, cette dernière est surtout classée dans les zones à tétras. Or, l’impact négatif de cette prédation sur l’état des populations de Tétras-lyre et Grand tétras n’est pas établi. De plus, ces espèces restent parallèlement et paradoxalement chassées, comme le dénoncent les associations de protection de la nature depuis de nombreuses années. La gestion de ces tétraonidés en mauvais état de conservation apparaît de plus en plus partiale et incohérente.

- Les martres, fouines et pies bavardes pourront être détruites sur les territoires où des actions de restauration de populations d’espèces sauvages sont prévues par le schéma départemental de gestion cynégétique. Or ces schémas, rédigés par les chasseurs pour les chasseurs, visent les seules espèces qui présentent un intérêt à leurs yeux. Cela revient donc à privilégier des espèces gibier issues d’élevage, inadaptées à la vie sauvage (et parfois exogènes), aux espèces prédatrices autochtones. La chasse est un loisir et ne devrait pas primer sur l’intérêt général.

- Concernant les espèces ayant un comportement territorial, comme le renard et les corvidés, leur destruction est inutile et contre-productive : les territoires laissés libres par un individu tué sont rapidement recolonisés par un nouvel individu et de nombreux individus éliminés entraînent une augmentation du taux de reproduction.

- Cet arrêté est adopté pour 3 ans, c’est-à-dire qu’il ne pourra pas être contesté durant toute cette période et que le classement de ces espèces ne sera pas réétudié avant 2015. Pourtant, de nombreuses décisions de justice ont déjà permis desouligner l’illégalité de ce classement. Parallèlement, le classement des espèces exogènes et des espèces causant le plus de dégâts (notamment le sanglier) est revu tous les ans, ce qui démontre toute l’incohérence de cette réforme.

N’hésitez pas à regarder l’annexe de l’arrêté et les espèces que le ministère prévoit de classer dans votre département. Merci par avance de considérer le 24 juillet comme une date limite pour faire valoir vos idées : c’est le but de toute démocratie !

 

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GRAND TETRAS CONTRE STATION DE SKI = 1 – 0

Symbole de nos forêts sauvages et plus grand galliforme sauvage de montagne en Europe, le magnifique Grand Tétras (ou grand coq de bruyère) a gagné en Ariège.

L’extension de la station de ski « Mijanès » n’aura pas lieu. Le Tribunal de Toulouse a estimé qu’une partie du projet aurait un impact négatif sur la population de ces oiseaux forestiers de montagne, dont l’espèce est déjà classée vulnérable par l’Union International pour la Conservation de la Nature (UICN). A la fois extrêmement farouche et vulnérable, le Grand Tétras subsiste en France dans les Pyrénées, les Vosges, le Jura et les Cévennes après avoir disparu il y a peu dans les Alpes.

Le téléski et les trois nouvelles pistes ne verront donc pas le jour et permettra ainsi d’épargner la zone d’hivernage du Grand Tétras, les activités de loisir hivernales étant l’une des causes majeures de sa disparition.

A la stupeur de toutes les associations environnementales, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a permis, à la suite d’une récente rencontre de ce dernier avec les chasseurs, la poursuite de la chasse au Grand Tétras. Un cadeau totalement « illégal » en raison de son statut d’espèce en danger… La justice rétablira sans aucun doute cette hérésie à l’issue des prochaines élections présidentielles.

Si vous désirez en savoir un peu plus sur le Grand Tétras, procurez-vous le très beau livre de Jacques Rime intitulé simplement « Grand Tétras ».

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POUR SARKOZY, LES CHASSEURS SONT DES SCIENTIFIQUES

Chacun sait que la meilleure façon d’étudier scientifiquement un animal, c’est de le tuer. Et que sa mise à mort, tâche très délicate, ne peut être confiée qu’à un chasseur, esprit scientifique par excellence. Heureusement, notre président Nicolas Sarkozy s’en est soudainement rappelé, hier, lorsqu’il a demandé en toute urgence à la ministre de l’Environnement Nathalie Kosciusko-Morizet de prendre un arrêté autorisant la chasse des oies « aux fins d’études scientifiques » du 1er au 10 février 2012.

Il était temps. La science française a failli passer à côté de grandes découvertes biologiques par la faute d’un Conseil d’État qui avait demandé au gouvernement de fixer la fermeture de la chasse aux oies au 31 janvier. Mais comment ose-t-on ainsi vouloir obstruer l’avancement de la science française ? Il y a pourtant l’exemple japonais qui crève les yeux. Voilà de nombreuses années que la science des baleines avance à pas de géant grâce à leur chasse scientifique qui sacrifie un millier de cétacés chaque année. Enfin… qui devrait, car cet arriéré de Capitaine Paul Watson de Sea Shepherd s’entête à leur couper la vague sous le pied.

Ce n’est pas tout, le gouvernement français vient également de décider l’abrogation des moratoires sur la chasse au courlis cendré et à l’eider à duvet, deux espèces en si mauvais état de conservation qu’elles sont classées sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Sans doute que, là encore, le sacrifice de ces oiseaux est rendu nécessaire par la curiosité scientifique. Et sans doute encore y avait-il urgence puisque l’État n’a même pas pris le temps de demander une évaluation scientifique au GEOC (Groupe d’experts sur les oiseaux et leur chasse), créé à la suite de la table ronde sur la chasse en 2008. Enfin, à la suite d’une récente rencontre avec les chasseurs à L’Élysée, Nicolas Sarkozy s’est engagé à rouvrir prochainement la chasse au grand tétras. Décidément, la France vise le prix Nobel en matière de recherche ornithologique. Ou en sciences électorales…

Mais pourquoi se limiter à la chasse aux oiseaux ? La France possède une biodiversité formidable qui pourrait faire progresser la science comme jamais. Modestement, voici ma proposition de nouvelles chasses scientifiques qui pourraient, par le plus grand des hasards, arranger chasseurs et éleveurs. Les chasses au loup et à l’ours pour étudier la digestion carnée. La chasse aux oiseaux de proie pour étudier le vol plané. La chasse à la tortue pour étudier les motivations d’un SDF. Mais aussi la pêche scientifique à l’anguille pour comprendre la mentalité d’une migrante. Il paraît que le Collège de France se tâterait pour créer une chaire de chasse scientifique…

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LES ANIMAUX FACE AU FROID

Dans les régions tempérées, comme c’est le cas en France, l’hiver est une période difficile pour tous les animaux. 

Les oiseaux migrateurs, comme les hirondelles, assurent leur survie en allant passer cette saison dans une région du globe plus favorable. Pourtant de très nombreux animaux restent sur place et doivent alors mettre en jeu des mécanismes leur permettant de résister aux conditions défavorables.

Certains entrent dans un état de vie ralentie : c’est l’hibernation pour la marmotte, le hérisson, le hamster, le loir ou la chauve-souris et l’hivernage pour les amphibiens et les reptiles.

L’ours, le blaireau et le putois n’hibernent pas tout à fait, la différence venant du fait que leur température chute peu (de 5 à 7 degrés) et que malgré leur position en boule et leur somnolence, ils sont capables pendant cette période de réagir et de se déplacer, même hors de leur tanière lorsque le temps le permet. La femelle ours peut même mettre bas pendant cette période, et alimenter ses petits dans la foulée.

Ceux qui restent actifs doivent faire face au froid et au manque de nourriture. Chez les mammifères comme le renard, l’âne ou bien encore  le cheval, le pelage s’épaissit. Le comportement alimentaire peut également se modifier : les mésanges, insectivores en été, se mettent à consommer des graines et des fruits, l’aigle devient quant à lui plus charognard.

L’écureuil et le casse-noix « prévoient le coup » en faisant des réserves de graisse en automne avant d’aller piocher dedans en hiver. Pour ceux qui ne font pas pas de réserve, il faut se débrouiller coute que coute : les branches et écorces satisfont les herbivores comme les cerfs, les chevreuils, les rongeurs régalent les renards et les rapaces, les moineaux, pivert et autres oiseaux se nourrissent de graines sèches et d’insectes.

Le renard polaire supporte les grands froids grâce à son épaisse fourrure qui le protège jusqu’à -70°C, température à laquelle il commence seulement à ressentir les effets du froid ! Quant au tétras-lyre, il creuse généralement un igloo pour se protéger du froid.

Et l’homme dans tout cela ? Avec une température corporelle de 37.2°C, il tombe en état d’hypothermie à partir de 35°C et devient inconscient à 33°C…

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