En très grand danger car victimes pèle-mêle des OGM, du réchauffement climatique, du parasite Varroa, du frelon asiatique, des pesticides et selon toute vraisemblance des ondes des téléphones portables, les abeilles sont – on ne le répètera jamais assez – un maillon essentiel de la chaîne alimentaire.
Certains gouvernements européens et la Commission ont pris des mesures pour tenter d’enrayer leur déclin, qu’il y a tout lieu de croire inexorable tant les menaces auxquelles elles font face sont nombreuses.
Il convient toutefois de tout mettre en oeuvre pour assurer leur survie, d’abord parce qu’un épilogue dramatique signifierait que plus des quatre cinquièmes des arbres et des fleurs ne serait plus pollinisés, ensuite parce que certains miels sont dotés de vertus antiseptiques éprouvées. Parmi eux, celui de Manuka, qui tient une place de choix dans la médecine traditionnelle néo-zélandaise, permet notamment d’éviter l’infection de certaines blessures et, une fois filtré, serait de surcroît capable d’empêcher des streptocoques et des pseudomonades de s’accrocher à des tissus humains. Tout aussi remarquable, il serait selon un chercheur gallois à même de « bloquer la formation de biofilms qui peuvent protéger les bactéries des produits antibiotiques ».
Des chercheurs de l’Université de Cardiff et du Jardin national botanique du Pays de Galles se sont quant à eux lancés dans une entreprise aussi utile qu’ambitieuse : établir un profil détaillé des miels selon les pays ! Un travail… de fourmi qui a pour finalités de mieux connaître les propriétés pharmaceutiques et thérapeutiques du précieux nectar et de déterminer les plantes à même d’aider à lutter contre les bactéries résistant aux antibiotiques.
Utilisé depuis plusieurs siècles dans certaines médecines traditionnelles, le miel a de toute évidence encore beaucoup de secrets à livrer. Une autre bonne raison d’intensifier les recherches. Et bien sûr de s’employer à sauver toutes les abeilles qui peuvent encore l’être.
J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter à quelques occasions notre joyeuse petite troupe de paons, présente au Relais du Vert Bois.
Le paon est sans nul doute un splendide oiseau, considéré comme un symbole solaire dès l’antiquité, en raison de sa queue en forme de disque éclatant. Il est par ailleurs dans la civilisation chinoise, un messager de paix et de prospérité. Le paon bleu a été rapporté en Europe orientale par Alexandre le Grand et il a fallu attendre les navigateurs arabes pour que le commerce de ces oiseaux ne devienne régulier.
La taille de ce volatile et ses exigences territoriales interdisent d’en faire un oiseau de jardin, et encore moins un oiseau de volière ! Je suis toujours triste de constater à quel point l’égoïsme ou l’ignorance de certains peut conduire à une détention en condition de captivité… Il ne se plaît vraiment qu’avec quelques hectares à sa disposition, d’autant qu’il n’est pas un oiseau solitaire.
D’un naturel calme, le paon est un animal confiant. Tout au plus prend-il la précaution, lorsque vient la nuit, de s’élever dans un grand arbre. Il faut y voir la manifestation de l’atavisme qui, dans sa région d’origine – Sri-Lanka, Inde, Bangladesh et Népal – lui impose de chercher la sécurité en hauteur afin d’échapper aux griffes du tigre.
Son merveilleux plumage, sa taille imposante et son port majestueux suffisent à expliquer que le paon soit observé avec autant de respect. C’est surtout la parade nuptiale qui fait sa célébrité ! Le déploiement des longues plumes chamarrées en un spectaculaire éventail agité de tremblements produisant un bruit évoquant celui de perles roulant en cascade ne peut laisser indifférent… Détail important : ce n’est pas sa queue que le paon étale mais les plumes qui la recouvrent en la masquant. Courtes, grisâtres et très rigides, les véritables plumes de la queue servent en fait de support aux longues plumes décorées.
S’il y a bien une chose dont le paon mâle n’est pas avare, c’est bien de son célèbre cri territorial et tonitruant : le fameux « Léon » ! Lancé principalement au moment de la reproduction, ce cri puissant peut porter à plus de 500 mètres… La femelle n’est pas en reste avec un cri certes moins sonore, mais surprenant car évoquant le coup de trompe d’un vieux tacot !
Nombre de citadins cultivent déjà un petit potager en ville ou font pousser des tomates-cerises sur leur balcon. Beaucoup de familles urbaines souhaiteraient également disposer d’œufs frais produits à leur domicile de façon biologique. Une nouvelle étape dans l’autosuffisance alimentaire se profile en ce sens avec le développement des mini-poulaillers urbains.
Ceux-ci n’abritent chacun que quelques volailles, et peuvent être facilement implantés dans des arrière-cours ou des jardins de villes. L’intérêt des citadins pour ces gallinacés se développe à grande vitesse avec déjà un triplement de la demande en 2011 par rapport à l’année 2010.
Le choix peut se porter sur des races traditionnelles, comme la poule rousse de nos campagnes, ou des espèces venues d’ailleurs comme la poule blanche du Sussex. Ces volailles ne seront évidemment pas plus difficiles à nourrir que leurs consœurs des campagnes. Elles consommeront volontiers les reliefs végétaux de vos repas, les épluchures de légumes ou le pain rassis. Certains voient déjà, dans ces mini-élevages familiaux, un moyen utile de lutter contre la prolifération des déchets alimentaires en milieu urbain.
De leur côté, les enfants sont ravis de la possibilité qui leur est ainsi offerte d’aller chercher des œufs au fond du jardin. Certaines poules font même chaque week-end un aller-retour entre la résidence principale et la maison à la campagne de la famille qu’elles accompagnent dans ses pérégrinations. Les coqs sont évidemment moins demandés, car leur chant matinal ignore les week-ends et les grasses matinées.
Les lignes électriques sont bien plus dangereuses que les éoliennes pour les oiseaux. Dans la région Afrique-Eurasie, la conférence des Nations unies sur la faune sauvage a dénombré des dizaines de millions de morts par collision, principalement des grands oiseaux comme les cigognes, les grues, les rapaces ou les pélicans.
Selon une étude de la Convention sur les espèces migratrices (CMS), il est urgent de prendre des mesures d’enfouissement des lignes à haute tension partout dans le monde. Faute de quoi, certaines espèces seraient sérieusement menacées de déclin, voire d’extinction.
A l’heure actuelle, l’Europe de l’Est est un gros point noir, notamment pour l’outarde barbue et les oiseaux de proie. Pourtant, les pires problèmes pourraient bientôt se retrouver en Inde et en Afrique, où les réseaux électriques se développent à toute vitesse. Ainsi, en Afrique du Sud, 12% des grues de paradis disparaissent chaque année à cause des lignes électriques.
Les zones de regroupement des oiseaux devraient être mieux balisées, estime l’étude de la CMS : «Les autorités nationales, les compagnies d’électricité et les organisations impliquées dans la conservation des oiseaux et dans la recherche devraient travailler de concert afin de mieux localiser l’emplacement des futures lignes et d’identifier conjointement les sites critiques où les lignes existantes doivent faire l’objet d’améliorations et d’aménagements pour une meilleure sécurité des oiseaux», estime Marco Barbieri, secrétaire exécutif de l’Accord Afrique-Eurasie sur les oiseaux d’eau migrateurs (AEWA).
Il n’en va pas seulement de la sécurité des oiseaux car le coût pour la société est incontestablement élevé sous forme de pannes électriques. Dans les zones sèches, il arrive que l’oiseau brûle, qu’il tombe au sol en flammes et qu’il provoque ainsi un feu de forêt…
Pour résoudre ce problème, la solution la plus efficace reste d’enfouir les lignes, comme cela a été fait aux Pays-Bas, en Norvège ou en Allemagne. Isoler les parties dangereuses, installer des perchoirs artificiels ou mettre en place des systèmes pour effaroucher les oiseaux pourraient aussi permettre de réduire l’hécatombe.
Suite au Grenelle de la mer, la France s’est fixée pour objectif de créer 10 nouveaux parcs naturels marins (8 en métropole et 2 en outre-mer) et de classer en aires marines protégées 10 % de la surface totale de ses espaces maritimes. Après la création du parc de la mer d’Iroise, dans le Finistère et celui de Mayotte le 18 janvier 2010, le Parc naturel marin du golfe du Lion est le troisième parc marin français. Grâce à lui, l’objectif de 10 % est d’ores et déjà atteint pour la métropole.
En plein coeur de la Méditerranée, au large des côtes des Pyrénées-Orientales et de l’Aude, Ie parc du gollfe du Lion abrite sur plus de 4000 km2 une biodiversité riche de 1200 espèces animales (corail rouge, grand dauphin, mérou brun, sar…) et des paysages sous-marins remarquables (fonds rocheux et sableux, vallées sous-marines…). Son littoral connaît une très forte croissance démographique et touristique.
Cette création vise à mieux connaître et protéger ce milieu aquatique tout en gérant durablement les activités humaines développées sur et autour du parc. D’autres parcs naturels marins sont à l’étude en France : le golfe normand-breton, le bassin d’Arcachon, les Glorieuses (océan Indien), les estuaires picards, l’estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais. Ces deux derniers ont d’ores et déjà été soumis à une enquête publique durant l’été 2011.
EDF a obtenu l’accord du gouvernement pour réduire de 17 à 4 mètres la hauteur du barrage controversé de Poutès (Haute-Loire) sur l’Allier, afin notamment de permettre son franchissement par les poissons migrateurs.
Les travaux, qui s’étaleront sur deux ans, coûteront 10,9 millions d’euros à EDF, mais permettront de maintenir 90% de la production actuelle de l’ouvrage, indique le géant français de l’électricité dans un communiqué.
La barrage sera équipé d’ouvrages de franchissement des poissons migrateurs, « à la montaison et à la dévalaison » (Action de remonter ou descendre un cours d’eau pour un poisson migrateur afin de rejoindre son lieu de reproduction ou de développement), ainsi que d’une vanne centrale s’abaissant totalement en période de crue, explique EDF. Le débit laissé en rivière pour préserver le milieu naturel et en particulier les poissons migrateurs sera lui doublé pour passer à 5 mètres cubes par seconde, soit le tiers du débit moyen de la rivière.
Après des années d’affrontement entre défenseurs du maintien et partisans du démantèlement du barrage, la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet avait proposé une solution intermédiaire au printemps, à l’issue d’une concertation avec élus et associations.
Construit durant la Seconde Guerre mondiale pour alimenter la ville de Vichy, siège du gouvernement pétainiste, le barrage était un obstacle à la migration des saumons de la Loire, venant se reproduire dans la Loire avant de repartir vers la mer. Au XVIIIe siècle, il y avait 100 000 saumons de longue migration, aujourd’hui on en compte environ 500…
En juin 2010, plusieurs associations avaient signé avec le ministère de l’Environnement et les producteurs d’énergie une « charte pour une hydroélectricité durable », qui reconnaît et tente de minimiser les impacts écologiques des barrages et encourage à développer cette énergie renouvelable de manière plus propre.
Dans le monde, les « mégabarrages », d’une ampleur encore bien supérieure, suscitent des oppositions de plus en plus farouches. Le barrage des Trois Gorges, en Chine, a été décrié pour ses impacts écologiques. Le projet de Belo Monte, qui inondera 500 km de forêt, suscite de son côté un bras-de-fer avec les Indiens d’Amazonie qui luttent pour leur survie.
Depuis 3 ans, la maison d’arrêt de Strasbourg expérimente un concept un peu particulier… Derrière leurs barreaux, des détenus s’occupent, chaque jour, d’animaux. Un moyen d’égayer le quotidien et d’apaiser les tensions dans la prison.
Gerbilles, colombes, lapins, hamsters et furets… La maison d’arrêt de Strasbourg prend parfois des allures de ménagerie. Tout a commencé avec l’arrivée de la zoothérapeute Patricia Arnoux, il y a 3 ans. C’est elle qui a instauré la « médiation animale », pensant que la présence d’un chien, d’une souris ou d’un oiseau pouvait contribuer à réhumaniser la prison.
Un succès. Les détenus se pressent pour devenir « référents » d’un animal, mais la liste d’attente est longue. A l’intérieur de la prison, des locaux accueillent ces animaux, qui ont tous connu un passé difficile, marqué par l’abandon ou la violence. Ici, chaque détenu prend soin de son animal, qui doit, lui aussi, se réparer.
Après l’ouverture d’un local dans le quartier des hommes, Patricia Arnoux, soutenue par l’association Taac, a pu mettre en place récemment un petit espace dans le quartier des femmes. Une expérience que l’association aimerait étendre à d’autres prisons, en formant de nouvelles personnes qui, comme Patricia Arnoux, pourront accompagner les détenus dans leur relation à l’animal.
► Association Taac (The Animal Affinity Club) dont l’ambition est de contribuer à rendre le monde plus humain grâce à la présence et à la médiation animale.
► Autre association de médiation animale dans les prisons en France : Association de zoothérapie du Bassin Rennais
► Sur le blog de la médiation animale, découvrez une vidéo et une interview de Patricia Arnoux, intervenante en médiation animale dans les prisons, dans laquelle elle raconte son parcours, le but son association Evi’dence, sa manière de travailler en milieu carcéral…
Le Maroc se mobilise pour ses singes magots, réunis au sein du parc national d’Ifrane dans le massif de l’Atlas et dont la population est estimée à environ 5000 individus.
L’Atlas est le biotope naturel du magot, une espèce qui s’est acclimatée là et qui vit en harmonie avec l’Homme. Les singes magots sont la seule espèce de primate présente au Nord du Sahara. C’est dans les forêts marocaines du Moyen Atlas qu’ils sont les plus nombreux.
Mais la surexploitation des forêts et le braconnage ont mis leur survie en péril. Exportés par centaines chaque année vers l’Europe (alors que sa détention est punie par la loi), ils sont aujourd’hui en danger d’extinction selon l’UICN, l’Union internationale de conservation de la nature.
Les premières neiges ou gelées, les premiers frimas transforment la vie des oiseaux de nos jardins en véritable parcours du combattant ! L’hiver est une période critique pour les oiseaux. En effet, les basses températures les obligent à une dépense accrue en énergie. Et plus que le froid, c’est la faim qui représente une menace. La présence de neige ou de glace entraîne une raréfaction de la nourriture, et la diminution des jours abaisse la possibilité pour la gent ailée de trouver de quoi s’alimenter.
Pour affronter les rigueurs de l’hiver, nos amis à plumes ont besoin de davantage de nourriture, carburant nécessaire pour conserver la chaleur de leur corps, ce qui, paradoxalement, est plus difficile à trouver pour eux : la gelée, la glace et la neige les empêchent d’atteindre le sol ou l’eau.
Durant toute la mauvaise saison, les oiseaux dépensent énormément d’énergie pour conserver leur température et rester en vie. Par exemple, en une seule nuit, une mésange peut perdre jusqu’à 10% de son poids !
Chacun peut, près de chez lui, aider les oiseaux à passer ce cap difficile, en installant des mangeoires (en hauteur, pour le protéger de la prédation des chats) avec une nourriture appropriée. Pour se nourrir, les oiseaux ont besoin d’aliments riches en hydrates de carbone et en graisse, afin d’élaborer des réserves de lipides indispensables pour résister aux longues et froides nuits d’hiver. Mais attention, toute nourriture n’est pas bonne à donner aux oiseaux.
Quelle nourriture utiliser ?
Les aliments riches en lipides et donc en énergie seront très appréciés par de nombreux oiseaux :
- la graisse : margarine, beurre, saindoux, suif, lard, non salés, seuls ou en mélange avec des graines.
- les graines de tournesol
- les cacahuètes : non salées et non grillées, décortiquées ou en coques
- les fruits secs: noisettes, noix, amandes décortiquées voire concassées
- Les petites graines, indispensables aux passereaux à bec fin (rougegorge, accenteur mouchet…) : millet, avoine, chènevis (chanvre), alpiste, navette, pavot… ou les flocons d’avoine;
- Le maïs concassé, le blé, et l’orge;
- Les fruits : pommes, poires, pour les merles et grives ; noix de coco fraîche pour les mésanges et raisins secs en général;
- Vers de farine : pour les insectivores (rouge-gorge, accenteur mouchet, troglodyte, roitelet). Pour information, leur élevage se pratique dans un petit terrarium contenant du son humidifié.
Ne jamais donner :
- d’aliments salés
- de pain sec ou de biscottes, de déchets de pâtisserie, de noix de coco desséchée, qui gonflent et provoquent des troubles digestifs (jusqu’à la mort possible de l’oiseau).
- de lait
- de larves de mouches (asticots), très résistantes et pouvant perforer l’estomac des oiseaux
- de graines de lin ou de ricin qui sont toxiques.
Ne jamais oublier, non plus, de leur fournir un abreuvoir, maintenu libre de glace, pour se désaltérer et se baigner (à renouveler fréquemment). Par temps froid, les oiseaux se baignent pour maintenir leur plumage en bon état afin de mieux conserver la chaleur corporelle. Sans eau, les oiseaux diminuent leurs capacités de vol et les qualités isolantes de leurs plumes.
Placez votre mangeoire dans un endroit abrité des vents dominants et plutôt ensoleillé, bien dégagé pour que les oiseaux puissent surveiller l’arrivée de prédateurs et suffisamment proche d’arbres où ils pourront se percher. Nourrir les oiseaux permet à chacun de les observer de près, d’apprendre à les reconnaître, d’étudier leur comportement ou tout simplement de contempler un spectacle magnifique. Des dizaines de nichoirs et de mangeoires sont ainsi disséminés un peu partout au Relais du Vert Bois, favorisant ainsi l’observation de nos amis ailés !
Pour conclure, rappelez-vous que le nourrissage doit se faire avec constance et régularité : si on arrête le nourrissage en pleine période de grand froid, les oiseaux, devenus dépendants, sont condamnés. En revanche, dès que le printemps est revenu, laissez-les retrouver leurs habitudes alimentaires naturelles !
Nichoirs et mangeoires sont disponibles à la boutique de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO).
Tous les nids ont pour élément central et quelque fois unique, une cuvette, naturelle ou construite, plus ou moins profonde pour recevoir les oeufs.
Mais à partir de ce point commun, Dame Nature manifeste une fois de plus son étonnante diversité.
Les vanneaux huppés, les bécasses des bois, les courlis cendrés pondent leurs oeufs à même le sol. D’un parfait mimétisme, ils sont difficiles à repérer. Dans ce cas de figure, les oisillons sont généralement nidifuges en ce sens que naissant recouvert de duvet et ayant les membres déjà bien formés, ils sont capables de quitter très rapidement le nid.
Le martin pêcheur et l’hirondelle des rivages creusent dans les berges pentues de terre, des galeries dont ils aménagent l’extrémité en chambre de ponte. D’autres oiseaux, cavernicoles comme ces derniers, utilisent les cavités naturelles des arbres en les agrandissant au besoin : les chouettes chevêches, les mésanges noires et nonnettes, les sittelles torchepot, les gobes-mouches noirs etc.
Enfin, certains cavernicoles creusent entièrement leurs loges dans le tronc ou la branche d’un arbre, de préférence mort ou dépérissant. C’est le cas de toutes les espèces de pics. Leur bec acéré sert de ciseau et de levier mus par une musculature forte du cou. Dans cette catégorie d’oiseaux procréant dans des nids en loges, le squattage est fréquent. La sittelle torchepot prend volontiers possession d’un appartement abandonné par un pic, en réduisant à sa taille le trou de vol par une maçonnerie de salive et de terre.
Quant aux nids construits de « plein vent » qui sont le fait d’une grande partie des espèces communes de notre région, ils vont des plus rudimentaires aux plus élaborés. Entre l’amas de branchettes superposées et sommairement entremêlées des nids de corbeaux freux et la structure sophistiquée et quasiment tissée d’une mésange rémiz, voire la construction « en dur » et tout en arrondis, d’une hirondelle de fenêtre, il n’y a aucune comparaison. De même, les mésanges à longue queue, les pinsons des arbres, les chardonnerets, les troglodytes sont -ils les artisans de petites merveilles.
Tous les nids de ces espèces doivent être bien calorifugés, car les oisillons nus et aveugles à leur naissance y demeurent plus ou moins longtemps. On dit qu’ils sont nidicoles. Boules généralement sphériques ouvertes ou fermées, ces nids comprennent une ossature d’épaisseur variable et un rembourrage interne constitué de matériaux fins : herbes, duvets, crins, fils, mousses, plumes, etc. Les cigognes blanches utilisent même du fumier et des végétaux en fermentation pour obtenir une température plus propice à la couvaison et à la nichée.
La construction des nids représente un travail considérable. La collecte des matériaux a nécessité jusqu’à 1300 allers et venues à un pinson, 1200 à une hirondelle rustique. Dans nos agglomérations, cette quête se complique par la difficulté de trouver brindilles, feuilles, mousse, foin etc. dans nos jardins et espaces verts strictement ordonnés, taillés, tondus, ratissés et nettoyés.
L’effort déployé est généralement partagé par le couple. Chez certaines espèces, l’un des adultes apporte les matériaux, l’autre les assemble. Le mâle de troglodyte construit plusieurs ébauches qui sont présentées à son élue. Elle finit le travail de la structure jugée bien faite ou bien placée. Seul les coucous ont su trouver le moyen de se dispenser de ce labeur. Ils pondent leurs oeufs dans le nid d’autres oiseaux qui aux dépends de leur propre progéniture, sont conduits inconsciemment à couver et à élever un intrus qui les dépasse en taille et en appétit.
Tant de peine pour construire les nids ne sert dans la généralité des cas que pour une ou deux, exceptionnellement trois pontes annuelles, de mars à fin juillet. Ensuite les nids de plein vent sont définitivement abandonnés. A condition de respecter cette période cruciale, les jardiniers privés ou professionnels n’ont donc pas à craindre la destruction des nids en taillant arbres et arbustes ou en débroussaillant berges d’étangs et de cours d’eau, bas cotés de routes etc. Hélas, bien trop souvent, il n’est pas tenu compte de cette indispensable trêve de protection, alors qu’aucun impératif botanique ou autre, ne s’y oppose.